vendredi 28 octobre 2022, par
C’est en tant que vocaliste de Dum Spiro qu’on vous avait parlé de Zedrine. Le revoici donc presque seul. On l’a déjà évoqué, la chanson française est à prendre dans un sens plus large que la tradition de Saint-Germain le voudrait. Nous sommes en 2022 et il y a une infinité de variations entre Pierre Lapointe et Maitre Gims. Ce n’est pas un jugement de valeur, juste un continuum stylistique dans lequel on aime pousser ses propres limites.
Celles de Zedrine sont donc plus compliquées à cerner et c’est très bien comme ça, balançant de la déclamation à un chant plus classique. On a même droit au désormais classique Pick Up The Phone de The Notwist. L’anglais est modérément assuré mais musicalement, les contrastes qui font le sel de l’immense version originale sont bien là et l’exercice est maitrisé. La bonne nouvelle, c’est que ce style se module, passant d’ambiances plus alanguies (Molécules d’Or) à des moments plus en apesanteur, avec rap en anglais de P.T Burnem (Personne) ou à la belle lourdeur (A Cloche-Pied).
Un style c’est bien, mais ce sont les morceaux qu’on retient. Et on va se souvenir longtemps de cette Belle Nuit de Décembre, de ce morceau sombre et lancinant. Quand il y a un peu plus d’engagement, c’est direct percutant, avec un flow qui martèle (Nul N’Est Prophète) et la simplicité d’une force de frappe (Rendez-Vous Au Saloon). On pourrait déceler de l’austérité, c’est de la profondeur qu’on ressent (La Même Danse), notamment parce que musicalement, on n’est pas dans une apposition flow/instrus mais quelque chose de plus dense. Bref, cet artiste a beaucoup à nous proposer et trouver de nouveaux carcans ne va pas marcher avec cette revigorante liberté.
Jusqu’où s’arrêtera-t-il ? Practice makes perfect, tel est le dicton dans une langue non pratiquée par Nicolas Jules. Mais force est de constater qu’il le met en application avec un rythme de publication quasi annuel qui voit son œuvre se polir et se distinguer. Il se situe pour cet aspect-là dans le sillage du regretté Murat.
Une musique n’est pas parfaite quand il n’y a rien à ajouter mais quand il (...)
Honnêtement, on l’a vu venir cet album. Inconsciemment, on l’a espéré aussi. Si Encounter avait vraiment plu, c’est le seul titre en français qui avait le plus marqué. On avait retenu le nom, et le temps a passé. Quand Du Temps a été lancé en éclaireur, l’échine s’est serrée immédiatement.
On avait détecté sur l’album précédent une tendance à produire des morceaux soyeux mais occasionnellement lisses, c’est (...)
L’essoufflement est un phénomène bien connu en musique. Un des mécanismes pour le contourner est de s’entourer. Autour des deux membres fixes du projet (Pierre Dungen et Lara Herbinia), il y a toujours eu une effervescence créative, ce qui leur permet non seulement d’évoluer mais de présenter avec ce quatrième album une sorte de synthèse et leur opus le plus abouti et enthousiasmant.
Chanson (...)
Si on ne connait pas encore très bien Louis Arlette, on peut dire que le patrimoine a une grande place dans sa vie. Après avoir revisité le volet littéraire sur un EP de mise en musique de poésie française, les thèmes de ces morceaux vont chercher des allusions historiques. Mais le ton a changé, radicalement. Si l’EP se voulait iconoclaste et l’était peu (ce qui n’est pas un problème en soi, (...)