mercredi 23 novembre 2022, par
Quand on retient un nom des années et des centaines de critiques plus tard, c’est plutôt bon signe, non ? C’est ce qui s’est passé avec Nadine Khouri dont l’écho de The Salted Air résonne encore à l’heure de découvrir cet Another Life. Ce n’est pas qu’il était flashy pourtant, ou que le style soit si singulier. Mais les morceaux font leur chemin tout seuls. Il y a des artistes qui font ça mieux, c’est comme ça. On retrouve logiquement ces qualités ici. Et d’emblée, avec un Another Life presque arrêté. On sait que c’est un album recueilli, qui impose son propre rythme mais qui se révèle invariablement gratifiant pour tout qui saura s’y attarder.
Donc si la voix n’est pas identique, on ne peut s’empêcher de la situer dans l’axe Hope Sandoval - Marissa Nadler (Box of Echoes). On constate depuis le premier album que les ressemblances avec d’autres artistes s’estompent, que la personnalité s’affirme encore. Si c’est la voix claire qui emporte l’adhésion en premier, il y a aussi bien d’autres raisons d’y revenir. Par exemple cette guitare qui vient relever le milieu de Keep On Pushing These Walls, un des sommets indéniables de cet album. Ou alors le sax profond de Lo-Fi Moon, morceau presque arrêté par ailleurs.
Gageons que la présence de John Parrish (CV à rallonge dominé par ses collaborations avec PJ Harvey) n’est pas étrangère à cette excellence. N’attendez d’ailleurs aucune baisse de régime, aucune scorie dans ce lent voyage qui reste beau quand il s’aventure jusqu’au mid-tempo (The Broken Light).
Le commentaire d’un album pareil est bien plus compliqué que l’écoute, fluide et gratifiante. Pas ramenarde pour un sou, la musique de Nadine Khouri reste classieuse, c’est une musique de garde, de celle qui va défier les époques et les modes, un bout d’éternité disponible dès maintenant.
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