mardi 22 août 2006, par
Il y a pléthore de groupes rock de ces temps-ci. Pas la peine de les rappeler, un simple coup d’oeil à l’index donne l’ampleur du phénomène. La plupart font un décalquage plus (Bloc Party) ou moins (Kaiser chiefs) réussi de la pop des années ’60 à ’80 pour tenter la hype. Les Sons and daughters rament à cet égard à contre-courant et c’est sans doute aussi ce qui les rend aussi sympathiques et l’écoute de cet album aussi rafraîchissante.
Car ce rock finalement classique trouve ses ressemblances les plus frappantes chez Nick Cave, les Sugarcubes et PJ Harvey. Dit comme cela, ça flaire le collage foutraque mais une analyse plus détaillée montre qu’il n’en est rien.
En effet, les traces du grand Australien sont à trouver dans les périodes les plus folk nerveux (The good son, Tender prey), donc ce qu’il a fait de non bruitiste et non crooner-au-clair-de-lune. Les choeurs de Red Receiver, Dance me in, l’accord guitare-piano de Choked en sont de fort bons exemples.
L’influence des islandais n’est pas triviale mais c’est dans l’emploi de deux voix (une féminine et une masculine) en décalage qui me l’évoque (Red receiver, Rama Lama et Taste the last girl).
Fort heureusement, la chouette voix de la chanteuse ne rappelle que peu celle de PJ Harvey, ce qui rend Dance me in plus personnel. Malgré certains riffs plus rock (Monsters, la très Stooges intro de Royalty used), c’est en faisant du folk énervé avec des mélodies nettement au-dessus de la moyenne que les Sons and Daughters insufflent une énergie qui m’a vraiment plu. (M.)
How come you, too, assume your opinion counts ?
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