Accueil > Critiques > 2023

H-Burns - Sunset Park

mercredi 1er mars 2023, par marc


La découverte d’un artiste qui nous plait s’accompagne toujours d’un sentiment de plaisir souvent teinté d’une pointe de mélancolie. Combien y en a-t-il d’autres, de pépites cachées ? On ne pourra pas répondre de façon définitive bien évidemment, on va se contenter de partager le coin à champignons qui d’ailleurs a été débusqué comme souvent par Laurent. Il aura fallu seize ans de carrière tout de même pour qu’on trouve la trace de Renaud Brustlein.

Comme pourThe Fitzcarraldo Sessions ou Valparaiso, c’est Dominique A qui avait indiqué la bonne direction sous forme d’un duo qu’on entend ici (le magnifique Dark Eyes). On peut dire qu’il maitrise vraiment cet art délicat. Logiquement, notre rabatteur évoque The National et on n’éludera pas la comparaison ici. Surtout quand une rythmique nerveuse appuie des cuivres languides sur Morning Flight. C’est même assez flagrant. On retrouve cette batterie impatiente sur Late Bloomers et ce mélange de mélancolie et d’entrain fonctionne toujours quand il est pratiqué avec brio. Plus que la voix donc, la batterie semble le point de rapprochement le plus évident, surtout quand les riffs sont troublants (Different Times).

Donc oui, on peut parler de mimétisme, d’emprunt large même mais fort heureusement, le timbre de voix est assez différent, évitant toute confusion. Et éludant une partie de l’incomparable magie du gang Dressner Berninger par la même occasion, ne nous en cachons pas non plus. Il y a de clairs moments de grâce ici, dégageant une intensité qu’on ne soupçonnait pas. En se renseignant un peu, on apprend que cet album a été élaboré en compagnie de David Chalmin (collaborateur de Rufus Wainwright et arrangeur pour The National) et Ben Lanz (membre de Beirut, musicien de tournée avec The National et Sufjan Stevens et membre de LZNDRF avec deux entités de la-formation-que-vous-devinez), bref, il s’est servi à la source.

Ces références s’éventent au fil des écoutes de toute façon, et c’est heureux. Parce qu’on a aussi des plaisirs différents et un gimmick bien senti sur l’immédiat Familiar ou juste ce qu’il faut de distorsion pour que la ballade Movie décolle pour de bon. Espérons qu’à notre instar d’autres se pencheront sur le cas de H-Burns. Une de nos missions est de faire sortir les trésors cachés de leur cachette. Encore un de débusqué donc.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

4 Messages

  • H-Burns - Sunset Park 5 mars 2023 11:14, par CaptainGlumy

    Je vous conseille l’album "Night Moves" (2015) de H-burns :)

    repondre message

    • H-Burns - Sunset Park 5 mars 2023 15:37, par Marc

      Merci pour le conseil, je vais aller écouter ça !

      repondre message

    • H-Burns - Sunset Park 8 avril 2023 11:19, par Francois

      Oui. "Night Moves" est leur meilleur album pour moi.

      Marrant que vous ne découvriez H-Burns que maintenant alors que vous êtes très très pointus à mes yeux. Comme quoi, il y a toujours à découvrir.

      Le dernier album m’a traversé dans l’indifférence (mais je vais lui redonner une seconde chance). Je le trouve un poil surproduit/surjoué

      repondre message

      • H-Burns - Sunset Park 12 avril 2023 07:24, par Marc

        C’est dingue le nombre d’artistes à côté desquels on passe ! Je vais donc aller fouiller du côté de Night Moves donc, merci pour le tuyau.

        repondre message

  • Mildfire - Kids In Traffic

    Pourquoi les genres disparaissent-ils ? Ces symphonies de poche tellement présentes et attachantes ont un peu perdu de leur lustre et c’est un peu dommage. Parmi ces orfèvres, citons The Annuals, Choir of Young Believers, Musée Mécanique, Fanfarlo ou Efterklang parce qu’il est toujours bon de se rappeler de bons souvenirs. Dans cette veine, on avait spécialement apprécié Einar Stray et on ne (...)

  • The Smile - Wall of Eyes

    Même en 2042 et après avoir sorti 13 albums réussis, The Smile restera ’le groupe des deux types de Radiohead’. C’est comme ça, le groupe d’Oxford est trop ancré dans la culture pop pour passer au second plan de quoi que ce soit. Mais cette encombrante et inévitable figure tutélaire ne doit pas oblitérer les qualités indéniables de The Smile. Les deux protagonistes, flanqués du batteur Tom Skinner au (...)

  • Maxwell Farrington & Le Superhomard - Please, Wait...

    On ne peut pas dire que la paire formée par Maxwell Farrington et Le Superhomard (le producteur français Christophe Vaillant) se repose sur les lauriers d’un premier album remarqué. Après un EP il y a deux ans et une tournée intense, voici déjà le second album en peu de temps sur le toujours excellent label Talitres.
    Australien établi à Blinic en Bretagne, Maxwell Farrington propose sa belle voix de (...)

  • Heeka - The Haunted Lemon

    Il faut se méfier des avis trop rapides, des débuts d’albums trompeurs. Ce sur les morceaux initiaux du premier album de l’artiste flamande (née Hanne Hanegraef) installée dans le sud de la France doivent beaucoup aux voix, dédoublées. Quelque part entre Camille et Agnes Obel, ces morceaux intrigants et séduisants à la fois ne représentent cependant qu’une facette d’Heeka.
    Une fois mis en confiance, (...)