lundi 20 mars 2023, par
The Veils est ancré à l’histoire de ce site puisqu’à peu de choses près ils avaient constitué un de nos premiers coups de cœur, en 2004. On avait évidemment suivi toute leur discographie, noté qu’ils étaient absents depuis un petit temps mais il faut être honnête, on avait un peu oublié l’album solo de Finn Andrews. En une heure et quinze morceaux, un des albums de l’année fait le tour du propriétaire et des derniers travaux effectués et confirme son statut de chef-d’œuvre scandaleusement sous-estimé.
Les fans de Pink Floyd et de Bowie le savent, Time est un titre qui attire les moments de bravoure et on ajoute cette délectable introduction d’album à la prestigieuse liste. Le chant est un peu moins typique et peut faire penser à Patrick Wolf mais leur évolution ne s’arrête pas à ça. Par exemple, on ne s’attendait pas à entendre The Day I Meet My Murderer de cette façon.
On retrouve un terrain plus connu sur le bouillant Bullfighter (Hand of God) ou sur la langueur d’exultation sur No Limit of Stars. Ils renouent avec cette intensité à la Nick Cave, celle du terrifiant Nux Vomica aussi, cette capacité de transformer ce qui est déjà chaud en incandescence. Cette figure tutélaire est prégnante sur tout l’album et on sait qu’il y a une place à prendre en nos oreilles maintenant que l’Australien ne pratique plus cette folle intensité.
Ceci est un double album, ce qui permet quelques digressions comme une déclamation sur fond d’orgue (Diamonds and Coal) mais d’une manière générale, c’est la cohérence qui prime. Même les morceaux a priori plus évanescents réservent quelques méandres (The World of Invisible Things). Mais surtout, il y a cette beauté frontale sur Rings of Saturn. Le genre de morceau qu’on retrouvait à l’envi sur son album solo mais qui prend ici plus de relief. On dirait des inédits de The Boatman’s Call. Ou du Leonard Cohen (les chœurs évidemment). Craddle Song ou The Pearl II ont aussi cette beauté simple tellement compliquée à réussir et qui donne à penser que ces morceaux ont trouver leur forme définitive. Arriver à cette simple perfection est une des mesures du talent de la bande de Finn Andrews.
Il y a quelque chose de changé chez The Veils, sans doute que la voix de Finn Andrews a évolué. Mais on retrouve assez vite sur cet imposant album toutes les raisons de notre attachement de 20 ans. L’intensité de cette formation est en tous cas insurpassable et cet album monumental en est une preuve irréfutable.
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