vendredi 23 juin 2006, par
D’accord, il y a Manu Chao, chantre de la crédibilité artistique de la mouvance alter-mondialiste et ayant parfaitement négocié le revival latino et tournant un brin en rond dans une auto-parodie et une auto-citation qui va finir par se voir. On n’écrit pas les mêmes paroles pour plusieurs chansons du même album, et on ne reprend pas des paroles d’anciens albums de son ancien groupe quand on a vraiment quelque hose à dire. Mais comment en vouloir à Manu Chao malgré ça ? Pas moyen, je vous l’accorde, aimable lecteur, futée lectrice.
Mais la Mano negra, c’était quelque chose d’autre, et cet album (prenez le best-of si vous avez peur de vous tromper) est de la dynamite. Non contents d’aligner les tubes les plus dansants (Pas assez de toi, King kong five, Mala vida), ils affichent en sus une belle assurance et une énergie qui s’exprime autant dans un anglais yaourt méridional que dans un espagnol de cuisine. Il est édifiant de voir comment une même composition peut prendre des accents si différents selon le traitement infligé. Love and hate est un morceau punk de pure énergie mais ils sont capables d’assurer à plusieurs voix un Salga la luna élégiaque. La Mano égaie nos soirées depuis un joli bout de temps, ils sont un peu nos grands frères déconneurs et iconoclastes (Casa Babylon en pleine guerre du Golfe).
Transpiration comme un con, tout seul dans sa chambre ou musique parfaite l’été, quand les barbecues se font moites sous l’effet de la sangria. Essayez de trouver un style de musique non abordé et non exploité par eux, pour voir. Je ne vous apprends sans doute rien, je veux juste vous rappeler après cette session que les beaux jours sont proches et que les amis de la Mano seront fidèles au rendez-vous. Je peux très bien me passer de toi. Tu parles... (M.)