mercredi 17 mai 2023, par
The National est sans doute le groupe qui nécessite le moins d’introduction. Parce que si on considère les critères du succès et de la pertinence artistique actuelle, c’est sans doute le plus grand groupe de rock du monde. Si on ajoute qu’Aaron Dessner s’est hissé sur le toit du monde des producteurs, que son frère jumeau Bryce réussit quelques belles musiques de film et que des projets comme LNZNDRF font mieux que tenir la route, on a une belle image de solidité.
Qui dit plus grand groupe ne dit pas album de l’année cependant mais ils gardent leur caractère. L’arpège de New Order T-Shirt ou Ice Machines ne laisse aucun doute. Sans doute moins frappants mais toujours réussis. Ces morceaux qui coulent de source, c’est attendu mais ils savent toujours y faire (Alien). On se souvient aussi que si Boxer marchait si bien, c’est parce qu’ils avaient maintenu le tempo, quitte à être uniformes dans l’excellence.
Ici, l’impression d’uniformité vient de la profusion de morceaux plus lents. Le ton un peu atténué de l’album n’est pas le signe d’une baisse de régime mais un reflet de l’état d’esprit de Matt Berninger. Il n’en reste pas moins que s’il reste attachant, cet album n’a pas le brillant de plusieurs de ses prédécesseurs. Les morceaux un peu plus up-tempo prennent alors un relief particulier, surtout que c’est souvent là qu’ils donnent leur meilleur. Tropic Morning News ou Grease In Your Hair s’annoncent comme des morceaux grandioses en concert. Et puis il reste de grands morceaux. Eucalyptus est une chanson sur un couple qui se sépare et sépare ses biens. Oui, on a entendu ça sur Le Déménagement ou sur Reprendre C’est Voler, chacun ses références mais l’écriture reste simple et belle. Notons que Carin Besser, la femme de Berninger co-écrit plusieurs des morceaux.
Il y a comme souvent des intervenants, prestigieux mais cantonnés à un rôle assez discret. Sufjan Stevens vient apporter des notes de clavier, comme il l’avait déjà fait sur deux titres de Boxer. On avait déploré l’absence de Phoebe Bridgers sur l’album précédent malgré quelques apparitions en concert. Elle bien présente ici et est forcément impeccable. Taylor Swift est peut-être l’artiste la plus en vue aux Etats-Unis et sa contribution (discrète mais efficace) est forcément un booster à popularité. Rappelons qu’Aaron Dessner est un de ses producteurs et qu’on l’avait déjà croisée sur Big Red Machine, le projet de Dessner et Justin Vernon de Bon Iver. On est entre gens bien, ça ne va pas changer non plus.
Album immédiatement attachant d’un groupe qui reste miraculeusement sympathique malgré le succès immense, le très étrangement nommé nouvel album de The National fait ce qu’il faut pour maintenir le statut de la formation. On ne prête qu’aux riches, sans doute mais on a retrouvé ce qu’on était venus y chercher.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
Toujours aussi (...)
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