mercredi 31 mai 2023, par
Après Auren qu’on avait découverte grâce à une collaboration avec Jeanne Cherhal, voici une autre inconnue de nos services qui vient nous rappeler à quel point les découvertes francophones sont un puits sans fond connu. Dans le sillage d’une Daphné, cet album court en partie articulé autour de la personnalité de Collette nous présente Buridane.
Sa forme est facile et relativement classique mais sans aucune référence à de glorieux anciens. Et c’est rafraichissant dès le chaloupement de Colette Fantôme. On aime l’intensité légère de Slave par exemple, ou alors le trip-hop plus mystérieux ce Pluie Vaudou. Ou encore le single Pourquoi Tu M’Fais Pas ? qui se fait plus aventureux. Bref, du vrai bon boulot de la part de Féloche à la manœuvre ici. Seul le beat de Ni Kalifa Ala Ma apparait comme plus tchac-boum et contraste avec la subtilité du reste.
Au niveau du contenu, un des moments les plus frappants est la question intemporelle du (non-)désir de maternité. On n’a que rarement eu un point de vue aussi frontal et sincère sur la chose et ce Pourquoi Tu M’Fais Pas ? écrit par Pauline Croze est salutaire. Cette réflexion est d’ailleurs prolongée ailleurs.
On se demande encore/si mettre au monde/Ne veut pas dire mettre à mort (Chasser La Nuit)
Signe qui ne trompe pas, c’est très beau quand c’est dépouillé sur Tombeau ou Chasser La Nuit. Et puis ce n’est jamais plombant non plus, ce qui lui permet d’être plus profonde qu’il n’y parait, et nous permet d’y revenir souvent. Bref, si vous cherchez des chanteuses françaises attachantes, voici encore une proposition qui fait mieux que tenir la route.
C’est via un très bel EP qu’on avait découvert Mirabelle Gilis et on avait constaté qu’elle donnait un bon coup de fouet à Miossec qui a toujours eu besoin d’un apport extérieur pour se dépasser (on pense à Yann Tiersen sur Finistériens). On espérait que cette collaboration continue mais on ne l’imaginait pas sous cette forme.
Pour assurer la transition, Miossec est au texte de La Prunelle (…)
Noyé dans un flot continu de sorties et d’envois, on a sans doute du mal à évaluer l’effort insensé requis pour sortir un album. Si on a attendu entre les EP et cette collection plus complète qui sort chez La Couveuse, le temps a fait son œuvre et visiblement poli le propos de la Belge Clemix. Ce qui marchait par surgissements s’est mué en style, avec un album paradoxalement plus constant que (…)
On avait parlé d’un premier album sensible du jeune artiste belge Auguste Lécrivain. Si vous avez écouté (c’est bien), sachez que l’évolution est manifeste. Exit la chanson française ‘canal historique’, exit les tentations bossa, voici le temps d’un groove plus en phase avec son époque. Plus qu’un ravalement de façade, on peut parler de reconstruction, mais avec les matériaux d’origine. Un (…)
En matière de reprises, ce qui importe souvent plus que le matériel repris, c’est la façon de reprendre, le regard posé sur l’œuvre. Le matériau de base est une collection de morceaux très anciens, collectés au XXème siècle par des Alan Lomax hexagonaux. Ils décrivent par la bande la condition féminine rurale de leur époque et sont non seulement des témoignages précieux, mais ont été choisis (…)