lundi 28 août 2023, par
Il est important de bien choisir son patronyme quand on est un artiste. Zaho de Sagazan mêle donc savamment une particule, un prénom court et rare et un étrange mélange de tradition et d’inventivité qui colle bien au contenu. Sauf que c’est son vrai nom, pas un artefact et en tant que tel, ça semble presque trop beau pour être vrai.
Cet album qui avait été précédé d’une belle curiosité le serait-il aussi, trop beau pour être vrai ? Sa fréquentation répétée nous indique que non, que l’espoir tient le choc des écoutes répétées et ne le doit qu’à ses qualités.
Au niveau des thèmes, l’amour et ses questionnements et les garçons sont sa préoccupation principale. A un tel point que cette insistance semble un brin étrange (Les Garçons, Mon Inconnu). On n’imagine pas Benjamin Biolay obligé de préciser que les filles, c’est son truc à lui. Mais c’est quand elle attaque frontalement son lien avec la tristesse qu’elle est la plus percutante. Elle aborde le sujet avec une telle verve, voire une telle rage qu’on sait qu’on tient un morceau qui va durer. On retrouve cette intensité musicale en d’autres moment comme Mélancolie ou Langage.
C’est aussi celui qui a la forme la plus frontalement moderne. Cet album trouve son équilibre entre incursions electro qu’on avait déjà appréciées chez Jeanne Added (dont elle a assuré des premières parties) à l’époque et une tradition plus ancienne. Il en ressort soit une percussion (Aspiration) soit des choses plus classiques. Qui nous valent d’excellents moments comme La Symphonie des Eclairs. On retrouve tout l’allant de Pierre Lapointe avant qu’il revienne à une forme plus vieillotte, ainsi qu’une belle fluidité qui émane de Dis-Moi que Tu M’aimes ou Les Dormantes.
Comme Jeanne Added, elle arrive à conférer une teinte eighties sans jamais virer du côté Jeanne Mas de la force (comme Fishbach ou La Féline) et il en faut du doigté pour maintenir un potentiel d’émotion. Il faut dire que sa voix aide à la susciter. Elle n’est pas si affectée que ça d’ailleurs. En interview c’est frappant comme elle est naturellement grave, surtout pour une jeune femme de 23 ans
On a déjà connu des hybridations de chanson française traditionnelle avec du hip-hop (Eddy de Pretto) ou de la musique de feu rouge (Stromae) mais rarement avec autant de symbiose. On ne voit pas émerger des personnalités pareilles tous les mardis, il faut donc d’ores et déjà suivre tant le fond et la forme s’enchevêtrent avec excellence.
Jeanne Cherhal est une chanteuse moderne. Elle n’a en tous cas jamais reculé devant la dualité entre chansons d’amour et chansons sur la condition féminine, on ne décèle ici aucune déviation de sa trajectoire en la matière. Paradoxalement, c’est le conseil mal informé d’un exécutif de maison de disque qui lui a suggéré que ça pourrait être pas mal, pour elle, d’écrire des chansons féministes (…)
“Un disque de rock’n’roll en solo. Tout comme le chanteur sur la pochette n’est pas Chuck Berry, l’oiseau n’est pas un marabout mais un jabiru d’Amérique.”
Même la lacunaire introduction est du Nicolas Jules pur jus, ça ne change pas. Ce qui change, et c’est une excellente nouvelle c’est que ses albums sont disponibles sur Bandcamp, qui reste une façon efficace de soutenir les artistes et (…)
Normalement, on se concentre exclusivement sur l’aspect musical des choses. Même les musiques de film, série ou danse sont vues pas le simple prisme auditif. On va faire une exception ici parce qu’on l’a lu, Mes Battements d’Albin de la Simone. Et on a bien fait tant c’est un bonheur de sincérité et d’humour. Ce sont des anecdotes, un peu, des histoires courtes, des instantanés écrits et (…)
Oui, les choses changent, même pour les compagnons musicaux de longue date. Et même après une dizaine d’oeuvres relatées ici, on constate ce changement dès la pochette. On passera sur le changement de police de caractère pour se concentrer sur les visages, présents pour la première fois. Et puis constater que Laurent Leemans n’est plus seul à bord, même si les autres noms ne sont pas (…)