vendredi 15 septembre 2023, par
On a déjà exprimé nos sentiments contradictoires pour cette artiste qui ne l’est pas moins. Elle est aussi comme ça, entre figure qu’on pourrait rencontrer dans un pub et art contemporain. Et sa musique le reflète aussi, avec des tendances disco directes mais toujours tordues.
Son premier album pour le label Ninja Tune s’annonce avec une pochette assez hénaurme qui donne une idée de la confiance qui l’anime. Parce qu’on se rend vite compte que c’est son album le plus consistant depuis longtemps, depuis le premier avec Matthew Herbert sans doute. C’est DJ Koze qui est au pupitre ici, et on peut dire que cette nouvelle collaboration (elle a posé sa voix sur quelques morceaux du dernier opus du producteur allemand) fait des étincelles.
Première tendance détectée, une envie presque vintage qu’on retrouve au détour de Coolcool qui contient des samples de Together de Mike James Kingland’s (morceau de 1971 tout de même). C’est cette tendance qui sous-tend le délicieux Fader. Le résultat est impeccable de langueur et le clip qu’elle a réalisé elle-même est ici une des multiples colorations.
Parce que des morceaux comme You Knew explorent ses penchants déjà observés pour la house plus abstraite. Pareil pour Can’t Replicate qui contient une montée en bonne et due forme et est la forme la plus aboutie de transe sudoripare de l’album. On détecte évidemment la patte de DJ Koze dans ces morceaux plutôt longs qui sont la colonne vertébrale de cet album.
La pression retombe logiquement en d’autres endroits, peinant parfois à passionner (Two Ways) malgré la densité. On pourra préférer Eureka et son gimmick hérité de la longue tradition minimal. The House a aussi cette ossature deep mais est clairement un morceau de fin, d’étirements après la séance.
Si le style de Róisín Murphy se reconnait facilement, ses albums se ressemblent finalement peu et celui-ci est une sorte de grand écart entre une soul blanche vintage et des écarts électroniques plus aventureux et est sans doute le plus abouti de sa discographie solo. Le résultat est donc varié et équilibré et la confirme au sommet de l’écosystème electro.
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