lundi 6 novembre 2023, par
Pendant plusieurs années, on a pris l’habitude de croiser des morceaux de Glauque, à un tel point qu’on était persuadés que ce premier album n’en était pas un. Mais entre recevoir un morceau percutant de temps en temps et enchainer autant d’upercuts d’un coup, il y a tout de même une fameuse marge.
Evidemment, le champ lexical de la boxe n’est pas facile à éviter ici. ‘Album coup-de-poing’ est un poncif dont on ne fera pas l’économie. Parce qu’écouter Glauque, c’est fréquenter le Fight Club, c’est prendre des mandales pour se sentir vivre. Et puis il y a chez le quatuor namurois cette énergie vitale et cette maitrise en même temps. Cet album n’est pas un cri de colère. Introspectif certes, mais sans auto-flagellation ni egotrip. Et puis on ne sait pas si on doit les suivre en soirée. Noir est un morceau qui semble inéluctable dans son intensité qui s’installe sans que rien ne puisse l’arrêter, comme ces soirées qui se déglinguent à vue d’œil sans qu’on ne puisse rien y faire.
A l’opposé, ils peuvent aussi pousser un monologue père/enfant potentiel poussé dans ses derniers retranchements avec Rance. Et puis surtout, ce faux lyrisme est appuyé par un son inspiré. Cette maitrise peut placer les ambiances avec très peu de choses. Pas de luxuriance à l’horizon pourtant on serait en peine d’ajouter le moindre élément. Que ce soit dans des approches un peu claustrophobiques (Ego) ou de lendemain de fin du monde (Bleu.e).
Mais ce n’est pas un album monochrome. Surtout qu’en bons manieurs de caresse et de claque, il y a des surgissements assez irrésistibles. Le gros déboulement sur Pas Le Choix se ressent comme un drop dans le plexus, Ego décharge aussi sa tension à coups de décibels ciblés. On s’approche plus de la classe poussée d’un The/Das que de ce qu’on peut entendre en hip-hop francophone. On distingue tout au plus un petit filet d’autotune sur Noir comme marqueur d’un genre qu’il est de toute façon compliqué à définir.
Œuvre puissante et singulière, ce premier (et dernier ?) album de Glauque bouscule beaucoup de choses sur son passage, et le silence qui suit l’auditeur dévasté, c’est encore du Glauque.
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Si on ne craignait pas autant les poncifs, on parlerait de ‘belle proposition de chanson française’ pour le sextette emmené par Roxane Terramorsi et Nicolas Gardel. Et on serait un peu convenus, certes, mais aussi dans le vrai. Parce que ce qu’on entend sur ce premier album, on ne l’a entendu comme ça chez personne d’autre.
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L’immédiateté, les avis rapides et (…)
On avait déjà copieusement apprécié ce que faisait Carl Roosen en tant que Carl ou Carl et les Hommes-Boîtes ou Facteur Cheval. Il est donc logique que l’attachement se poursuive avec Peritelle. On ne lui en veut même pas d’avoir pondu des textes pour le rejeton Geluck (Antoine Chance donc). C’est un de ces cas-limites où la subjectivité joue en plein. On ne va pas le nier, il faut même le (…)