lundi 20 novembre 2023, par
La batterie est un instrument créatif, ce n’est pas une découverte pour vous. Mais au-delà des batteurs qui prennent des sentiers de traverse comme Philip Selway de Radiohead, Father John Misty qui a commencé comme batteur de Fleet Foxes ou Tyler Ramsay de Band of Horses, il y a ceux qui mettent leur instrument au cœur du projet comme Anthony Laguerre dont on vous reparle prochainement. Et puis il y a ceux qui font appel à l’équipe.
Si on avait déjà croisé la route de Barbara Lenhoff (en tant Camilla Sparksss) avec beaucoup de plaisir, on n’avait pas vraiment approfondi la discographie de Peter Kernel dont elle est la moitié, l’autre étant Aris Basetti. On sait que c’est un tort maintenant réparé avec cet album qui a pour base des séquences de batterie apportées par des batteurs d’horizons différents. Citons-les pour complétude. Il s’agit de Bernard Trontin (The Young Gods), osmic Neman (Zombie Zombie), Beatrice Graf, Domi Chansorn, Ema Matis, Tam Bor, Hugo Panzer, Julian Sartorius, Kevin Shea (Storm & Stress, Lydia Lunch), Simon Berz et Simone Aubert (Hyperculte, Massicot).
Certes, tous ces noms ne génèrent pas un écho chez nous, mais force est de constater que ce qu’a fait le duo à partir de cette matière brute est vraiment envoûtant. Album varié mais pas disparate pour autant, il présente un résultat qui force les comparaisons étranges. On pense donc à de la world-music déviante ou ce qu’aurait pu faire The Do s’ils avaient été un groupe d’art-rock. Il faut dire que la voix de Barbara Lenhoff évoque souvent celle d’Anita Lane, référence chère à nos oreilles s’il en est. Best en devient carrément fondant.
On ne peut être qu’emportés par la gniaque d’Amen ou Ciao ou séduits par Pouf qui dégage une ambiance étrange et pénétrante et un petit gimmick qui évoque New Order dans un souk. Bref, cet album qui est l’opposé d’un exercice de remixes peut se permettre de passer de l’anglais à l’Italien sans déconcerter et se présente comme une envoûtante pause musicale.
Si le Bruxellois d’origine écossaise Dan Barbenel a décidé d’officier sous le nom de Mr Diagonal plutôt que Mr Lignedroite, c’est sans doute parce qu’il sait que son écriture a tendance à prendre la tangente, ce qui nous avait déjà plu. Pour augmenter la confusion, ces enregistrements de morceaux composés depuis 2018 est présenté comme un accompagnement de son one-man-show qui sera présenté à (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
On ne pourra jamais reprocher à Natasha Kahn d’enchainer des albums identiques. Après le plus synthétique et clairement teinté eighties Lost Girls, la revoici avec un album vaporeux et presque ambient par moments. Peu de morceaux se détachent lors des premières écoutes, ce qui est habituel. Il a par le passé fallu des prestations live pour pleinement appréhender certains albums. Il faut dire (…)
La subversion, en rock, ne passe pas nécessairement par les hurlements et les guitares déchainées. Et une dose de subtilité ou de décalage permet souvent d’obtenir le maximum d’effets. Si on avait attendu le wagon Serfs Up ! pour rattraper le train de Fat White Family, le mélange de morceaux amples, ronds et plaisants et d’un propos plus acide avait énormément plu.
Ce digne successeur (…)