Accueil > Critiques > 2024

Heeka - The Haunted Lemon

lundi 29 janvier 2024, par marc


Il faut se méfier des avis trop rapides, des débuts d’albums trompeurs. Ce sur les morceaux initiaux du premier album de l’artiste flamande (née Hanne Hanegraef) installée dans le sud de la France doivent beaucoup aux voix, dédoublées. Quelque part entre Camille et Agnes Obel, ces morceaux intrigants et séduisants à la fois ne représentent cependant qu’une facette d’Heeka.

Une fois mis en confiance, l’autre face est présentée, notablement plus râpeuse et rentre-dedans. The Blue Door ne tarde pas à proposer ses riffs furieux. Et permet aussi de constater que quand le morceau pousse, la voix le tire avec conviction. On pense à l’ampleur d’Anna Calvi dans ces moments-là.

On sait que l’ancienne voltigeuse va nous balancer, de la douceur de la plage titulaire à la sècheresse de la première partie de Look In His Eyes dont l’aspect dénudé ne sert que mieux la seconde partie plus saignante. En réussissant d’emblée le mélange d’inventivité acoustique et d’électricité plus brute, Heeka montre un potentiel et sans doute une belle marge de progression.

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Ventura - Superheld

    C’est sans doute une contradiction, mais on peut conserver un excellent souvenir d’un album ancien tout en confessant avoir loupé ses successeurs. Heureusement, le hasard (et les distributeurs) sont là pour nous remettre sur le droit chemin. Issu d’une scène suisse dont on ne cesse de (re)découvrir la profondeur, ce groupe de Lausanne nous offre une nouvelle expérience sonore.
    On avait (…)

  • Gina Eté - Prosopagnosia

    How come you, too, assume your opinion counts ?
    Si cette phrase eut être rude si elle est adressée à un critique du dimanche comme votre serviteur, il prend une autre dimension quand il traite du droit des femmes à disposer de leur corps. Parce que chez la Suissesse Gina Eté, le fond est consubstantiel de la forme. Et cette forme prend encore de la hauteur après un premier EP et un album qui (…)

  • Daydream Three – Stop Making Noise

    ‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
    C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)

  • Lazy Day – Open The Door

    On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)