vendredi 17 mai 2024, par
La subversion, en rock, ne passe pas nécessairement par les hurlements et les guitares déchainées. Et une dose de subtilité ou de décalage permet souvent d’obtenir le maximum d’effets. Si on avait attendu le wagon Serfs Up ! pour rattraper le train de Fat White Family, le mélange de morceaux amples, ronds et plaisants et d’un propos plus acide avait énormément plu.
Ce digne successeur brouille encore plus les pistes, il reste compliqué de définir la musique de Fat White Family. Parce que c’est surtout d’un style, d’un ton dont on parle. Le mélange d’un humour tongue-in-cheek mais occasionnellement provocateur avec une musique plutôt suave peut faire penser à Pulp. Surtout quand ils s’enfoncent sans restriction dans le slow langoureux (Religion For One). Il faut aller chercher de ce côté-là parce que leur folie douce et leur occasionnelle rage ne se départit jamais d’une rondeur de son.
Dans leurs meilleurs moments, ils proposent quelques tout grands morceaux comme Feed The Horse ou Work. Epinglons aussi la montée subreptice de John Lennon ou le monologue assez dingue de Today You Became Man, genre de transe endiablée qui décrit une circoncision un peu rude. Les titres des morceaux restent parfaits (Polygamy Is Only For The Chief) et cachent des morceaux faussement déconstruits, avec des sons étranges mais toujours une ligne plutôt pop.
Il ne faut pas jouer les zozos pour le plaisir de faire son intéressant. En implémentant la folie dans des morceaux presque symphoniques parfois, ils cachent mal leur provocation, c’est un peu de l’entrisme musical. Plutôt que cracher sur le sorteur, il leur semble préférable de rentrer dans le club pour mettre le souk. Mais en costume. Avec des baskets orange, mais une cravate. Je ne sais pas jusqu’où cette analogie est pertinente mais la dualité de Fat White Family se révèle toujours aussi jouissive.
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