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Auguste Lécrivain - Miranda

vendredi 20 septembre 2024, par marc


On avait parlé d’un premier album sensible du jeune artiste belge Auguste Lécrivain. Si vous avez écouté (c’est bien), sachez que l’évolution est manifeste. Exit la chanson française ‘canal historique’, exit les tentations bossa, voici le temps d’un groove plus en phase avec son époque. Plus qu’un ravalement de façade, on peut parler de reconstruction, mais avec les matériaux d’origine. Un sens mélodique affûté par exemple.

Passer de la chanson avec guitare sur le genou à un phrasé presque hip-hop de Miranda, c’est un grand écart réussi. Après un album plus introspectif, il se tourne vers l’extérieur, et montre à la fois l’empathie et lucidité dès la plage titulaire. Les thèmes peuvent évidemment rester personnels sur Papa, évocation pudique mais implacable ou très en prise avec époque pour un morceau qui claque comme Ali Baba.

C’est le single Le Gâteau qui illustre le mieux l’évolution. Ce texte en forme de fable aurait pu figurer sur le premier album mais le traitement est radicalement changé. C’est peut-être le morceau de basculement, ou plutôt de transition. Mais on aime surtout ce qu’il y a de l’autre côté, ces morceaux compacts et qui montrent confiance et conviction. Il ne faut pas de retenue pour que ça sonne et il l’a bien compris.

Ce court album montre une envie d’en découdre. Affuté, il a rangé la guitare (pas trop loin sans doute) et prend son destin musical en mains. Voir grandir des artistes reste un plaisir ineffable.

    Article Ecrit par marc

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