mercredi 23 octobre 2024, par
The Smile a décidé de se conformer à son propre agenda créatif et donner un successeur à Wall of Eyesmoins de neuf mois après sa sortie. Cette faconde nouvelle donne un nouveau regard sur le groupe. Au lieu d’une attente fiévreuse pendant de longues années pour un album poli et re-poli, on a accès à leur créativité de façon plus directe et on peut dire que c’est une bonne chose. Signalons tout de même que les morceaux sont issus des mêmes sessions d’enregistrement que son prédécesseur. On leur sait gré de ne pas sortir une version ’deluxe’ avant les fêtes. Mais ce n’est vraiment pas leur genre.
Ils ont créé ce groupe pour ne pas rester coincé par le son Radiohead et leur style moins consensuel adresse ces albums à une audience plus réduite et passionnée. Logiquement, le groupe formé pour rappel de Thom Yorke, Johnny Greenwood et du batteur Tom Skinner repend les choses au même point.
On avait déjà décelé des tendances kraut sur l’album précédent et ces inclinations se retrouvent ici aussi. On peut aussi déceler des tentations progressives dans la façon de e lancer dans des trips psychédéliques et orientalisants comme Colours Fly. Et ils sont aussi à deux doigts de livrer un morceau de pop baroque sur Instant Psalm.
Si tout ne bouleverse pas, on a toujours de la qualité. Evidemment, certains moments comme Don’t Get Me Started ou Tiptoe sont gorgés de corde mais peinent à passionner, même s’ils remplissent toujours des standards élevés. On est difficiles sans doute. Ou moins sensibles à certaines inclinations jazz. Lesquelles peuvent aussi se révéler plus aventureuses le temps des plus consistants Colours Fly ou Cutouts.
Les cordes d’Instant Psalm sont tout de même bien riches et pertinentes. Et après trois albums, on distingue des morceaux déjà typiques de leur style. Des gimmicks véloces par exemple qu’on retrouve au détour d’Eyes & Mouth ou des zébrures de guitare de Zero Sum, comme du Fujiya & Miyagi sous amphètes pour un grand morceau au final.
Cet album qui rappelle si besoin en était à quel point Thom Yorke est un grand chanteur prouve s’il le fallait que The Smile n’est pas un projet parallèle d’auteurs à succès, c’est un vrai grand groupe avec une personnalité propre et une discographie qui prend déjà de l’épaisseur.
Comme la carrière de Rufus Wainwright est une lutte constante et perdue d’avance contre la frustration de le voir s’égarer dans des projets qui nous parlent moins, le parcours d’Andrew Bird alterne lui aussi entre des albums plus pop (toute proportions gardées) qui sont magnifiques et quelques tentations soit ambient ou jazz.
Vous aurez compris que c’est de cette dernière inclination dont il (…)
On le répète souvent parce qu’on est chaque fois surpris de l’omniprésence de la musicienne française Christine Ott. Et sa productivité est aussi surprenante. Ainsi, six mois après le second album de Snowdrops et l’ayant croisé récemment en solo ou avec Theodore Wild Ride, la voici dans un nouveau projet. Ce n’est jamais pareil, seule l’exigence et la qualité sont constantes. Aussi ce mélange (…)
La technique ne vaut que par ce qu’on en fait. Ce lieu commun prend tout son sens avec l’Allemande installée à New-York Charlotte Greve. Sa formation jazz est évidemment immédiatement identifiable mais la matière proposée ici en dévie sensiblement, ou plus précisément la pervertit avec une mine gourmande.
Il faut dire que la matière première de cet album, ce sont les voix du chœur berlinois (…)
S’il est plaisant de découvrir un artistes à ses débuts, de tracer son évolution, il peut aussi se révéler valorisant de le prendre en cours de route, avec une belle progression. On ne décèle pas tout de suite le potentiel de la chose mais il apparait bien vite que le potentiel du compositeur norvégien est indéniable.
Arpy commence de façon un peu douce, mélodique, simple. Mais (…)
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
C’est ce que veut l’adage et l’Italien Enzo Pepi a décidé de le prendre à contrepied, intitulant son album d’une réflexion souvent entendue. Mais on se doute qu’on lui fasse encore la remarque. Surtout que de fureur il n’est finalement pas question ici. Ce vétéran italien de la scène rock/noise utilise la distorsion, certes, (…)
On avait appréhendé l’univers de Lazy Day à travers un morceau à la fois rêveur et tendu. Concrete dégage un charme qui nous rappelle notre attachement à Broken Social Scene et on le retrouve ici mais ce n’est qu’une des nombreuses facettes développées par Tilly Scantlebury (de Londres). Ce qui déconcerte, c’est précisément de ne pas être plus déconcertés quand on fait le détail qui balaie (…)
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham (…)
La présentation du second album de Saint Sadrill name-droppe James Blake, Mark Hollis, Scott Walker et St Vincent. Ambitieux évidemment, contre-productif peut-être mais on ne peut nier une certaine pertinence là-derrière. Ce qu’on peut en déduire aussi, c’est que si ces climats amples et les surprises font partie de vos plaisirs d’écoute et si aucun des exemples ne vous rebute, vous prendrez (…)