lundi 4 novembre 2024, par
Il semble qu’Andrew Bird puisse disputer à Rufus Wainwright le prix de la dispersion des envies musicales mais on peut aussi dire avec un peu de certitude que le premier l’emporte dans l’intérêt de ses projets parallèles. Après avoir exploré l’ambient in situ avec ses Echolocation et sa relectured’Inside Problems et attaqué des standards de jazz, le voici qu’il s’allie à Madison Cunningham pour reprendre in extenso un album fantôme.
Enfin fantôme, pas vraiment puisque cet album de Buckingham Nicks (Steevie Nicks et Lindsay Buckingham avant qu’ils ne rejoignent Fleetwood Mac) existe vraiment. Mais il n’a jamais été réédité depuis sa sortie en 1973 et est absent de toutes les plateformes de streaming. La comparaison n’est donc pas de mise, surtout pour nous pour qui Fleetwood Mac implique un bâillement de façon presque pavlovienne.
On doit avouer bien humblement que le nom de Madison Cunningham ne nous était pas familier. Une erreur sans doute tant elle est à son affaire ici. Quand on apprend qu’elle était de la partie sur My Finest Work Yet, on se rappelle qu’elle faisait un boulot remarquable sur des morceaux comme Cracking Codes. Son chant est classique, certes, mais impeccable et distille la sensibilité qu’il faut. Et puis ils chantent remarquablement à l’unisson comme sur Don’t Let Me Down Again.
On peut constater qu’ils s’approprient cet album, avec des sons très birdiens comme ce pizzicato très reconnaissable. C’est donc un très joli album, parfaitement interprété et arrangé. Et qui ne sonne pas comme une vieillerie, même si la singularité des œuvres solo d’Andrew Bird n’est pas aussi manifeste. Et puis il y a des auteurs de première bourre derrière tout ça, même s’ils n’avaient pas encore le succès qu’ils auront plus tard. On le sent derrière Crystal, Frozen Love ou le relevé Don’t Let Me Down Again.
Il ne faut jamais attendre trop longtemps pour avoir des nouvelles musicales d’Andrew Bird et son talent indécent est aussi productif. Comme on découvre une très bonne chanteuse et que le répertoire repris n’est pas usé du tout, l’exercice est très agréable même si fondamentalement inutile.
‘Si ça va trop vite ou trop fort, c’est que vous êtes trop vieux.’
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