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Séance de rattrapage #138 - Hyperrêve, Le Love Lab, Mune

vendredi 17 janvier 2025, par marc


On débute les critiques de 2025 par un trio d’artistes français et francophones. Oui, on va continuer les découvertes cette années aussi...

Hyperrêve - Un Seul Matin Doux

Ne jamais fermer la porte à un.e artiste, ne jamais l’oublier non plus. Si on n’avait pas pris le temps d’approfondir le précédent EP Delphine, l’occasion de se frotter pour de bon à l’univers de Samuel Lequette qui officie en tant qu’Hyperrêve et reçoit ici les renforts de Lee Ranaldo (Sonic Youth) et Marc Ribot.

Un peu classique mais pas trop, ce très beau et court album assume ses tentations pop. Si S’Enfuir et son électricité rappellent celle de Miossec période Guillaume Jouant, il prend la tangente dès La Liberté, avec une forme plus libre. Evidemment, l’emballant single Rien Personne Nulle Part Jamais est un de ceux qui représente le mieux le style mais il peut s’exprimer aussi en pop plus indolente sur Une Île. D’une manière générale, le ton rassurant de la voix et la légèreté de la musique font un excellent mélange sur cet album impeccablement réalisé et interprété. Un conseil alors ? C’est tout-à-fait ça.

Le Love Lab - Le Love Lab

Il est temps de reprendre les découverts. Et il y a beaucoup de noms nouveaux sur ce projet du Français Olaf Hund. Pour tout dire, dans les nombreuses voix féminines qui habitent cette belle découverte, la seule qui nous était connue est celle de Diane Tell, ce qui n’est sans doute pas le plus à même de nous appâter. Mais elle est tout-à-fait en place sur le plus enjoué Tout Change Toujours qu’on vous avait déjà présenté. Les autres (citons-les : Louise Vertigo, Agnès Aokky, Rhimoushka, Sabine Happard, Alice Lewis, Mysko et Essy) apportent de la variété et font de cet album une cohérent dialogue amoureux.

Le climat est parfois étrange mais toujours sympathique franc et direct. Il faut louer Hund évidemment mais aussi Kid Loco qui partage les arrangements et est sans doute partie prenante dans l’ambiance chaloupée trip-hop de Parle-Moi de Douceur. Mais on croise aussi une forme de pop plus synthétique de (Je Fais Sans Toi) ou plus atmosphérique (Tout en Toi). Un peu sensuel et ludique, cet album est un petit bonbon un peu sucré et un peu acidulé qui fait du bien. Que demander de plus ? Rien, en fait...

Mune - Assis au Bord du Monde (EP)

L’expressivité er le lyrisme sont super difficiles à doser et à réussir tant les dérives vers le kitsch semblent possibles. Pourtant, sur ce premier EP, Maxime Lamotte aka Mune trouve d’emblée la solution. Comment ? Peut-être parce que son lyrisme maitrisé arrive à être incandescent sans jamais se départir d’une certaine sobriété. Quitte même à réciter un court poème. Et puis il y a aussi de la place pour de l’intimité (Raconte-Moi qui a des accents de Pierre Lapointe) et même le flamboyant Le Réveil Animal n’est pas non plus uniformément perché, laissant la tension s’établir et retomber. Il faut dire aussi que le chant est à même de déployer une belle palette de possibilités.

Bref, on reconnait la part de subjectivité dans l’attachement assez rapide qu’on a ressenti pour cet EP compact sans scorie. Et qui mieux est, cette bonne impression s’est encore renforcée au cours des écoutes. De quoi en faire un espoir en bonne et due forme qu’on se doit de suivre.

    Article Ecrit par marc

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