vendredi 25 août 2006, par
Du folk minimaliste (très minimaliste dans le cas de The new sane scramble ou Untitled), de la présence - même si ici le procédé n’est pas systématique - d’effets, le copinage de la nouvelle référence du baba-folk Devenda Banhart. Ca ne vous rappelle rien ? Cocorosie bien sûr. Mais contrairement à l’oeuvre des deux soeurs, la musique de Jana Hunter emporte mon adhésion. Même dans les canons où les plusieurs voix s’accordent tant bien que mal (The earth has no skin, qui me semble un peu gratuit) ou fort bien (Laughing and crying), emportant l’adhésion ou l’irritation suivant l’humeur de l’auditeur.
Les effets sur la voix sont simplement là pour ajouter de la distance (The angle). L’effet ici n’est pas de rendre l’ensemble joli mais d’inscrire certaines mélodies comme appartenant à une tradition fort ancienne, comme gravé dans l’inconscient collectif. Les compositions sont relevées tantôt d’un violon (Farm, CA) ou d’un petit synthé (sisi) et une rythmique digne d’un vieil orgue-jouet Bontempi de la belle époque pour K Un morceau plus originel, plus en langueur qu’en désolation. Dans les eaux de Feist ou Kelly de Martino par exemple.
Mais c’est quand le dépouillement est le plus extrême et la voix moins trafiquée que je suis touché (Have you got my money, Heartseeker’s safety Den, Christmas). Cependant, six minutes de minimalisme c’est parfois trop (Angels all cry the same). On a en tous cas un pendant féminin aux élégies sèches de Will Oldham (Palace et ses avatars Palace music, Palace Brothers ou Palace songs). C’est à ce propos plus rêche que Marissa Nadler écoutée récemment.
La musique peut ressembler parfois à une plaine désolée, à une cabane abandonnée que peuple des fantômes. Si la nudité ne vous fait pas peur, vous pourrez espérer pénétrer l’univers singulier et profondément humain de Jana Hunter. (M.)
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