Accueil > Critiques > 2006

The Spinto Band : Nice And Nicely Done

samedi 26 août 2006, par marc


Recyclez-vous les uns les autres. Tel est la devise du rock ces derniers temps. Si les influences en général de ce qui nous tombe dans les oreilles actuellement se situe à la charnière des années ’70 et ’80, certains accréditent la thèse de Fukayama sur l’accélération de l’histoire en prenant les influences à travers le filtre d’autres groupes actuels. Ainsi, The Spinto Band pourrait apparaître comme une synthèse pop des courants indé du moment. Une des voix est un peu déglinguée, comme celle de pas mal de nos albums préférés de 2005, la basse ronflante appuie parfois des riffs catchy comme chez Franz Ferdinand (Crack the Whip), voire certains The Strokes (Late) et un son suffisament pas propre pour ne jamais sonner ’variété’.

Le premier morceau met tout de suite au parfum (Did I Tell You), et l’emprise ne lâche que rarement, malgré la forte sensation de déjà entendu (sans qu’on puisse déterminer à coup sûr où, ce qui est un bon signe).
Mais la pièce de résistance reste Oh Mandy qui est une toute belle réussite. Imaginez une version pop vaguement mélancolique de Clap Your hands Say Yeah, une mélodie imparable, un mélange de joie et de tristouille, d’accrocheur et d’intime, de plaintif et de revigorant, qui donne envie à la fois de se lancer contre les murs (promis, ’le ferai plus...) et de se ramasser en vrac. Si vous n’êtes pas allergiques au joli, ceci ne pourra que vous plaire et constituera un des morceaux de l’année. De ceux qu’une série d’écoutes ne parvient pas à faire oublier ou lasser.

Frais d’un bout à l’autre, cet album ne tutoie cependant qu’une seule fois les sommets. (M.)

    Article Ecrit par marc

Répondre à cet article

  • Florent Brack - Faces

    On l’avoue, on reçoit beaucoup de musique et vu la relative étroitesse des styles défendus ici, le tri est souvent vite fait. Et puis quand on écoute certains artistes à la marge de nos goûts, il se peut qu’on soit intrigués et que le contact se fasse. C’est ce qui s’est fait avec Florent Brack et le son d’Unstoppable qui claque. Une relative déconnexion de la vraie vie m’a tenu à l’écart des (…)

  • Part-Time Friends - Weddings and Funerals

    Non, ce n’est jamais la qualité moyenne d’un album pop qui frappe (sauf si elle est exceptionnellement élevée), on revient toujours sur un album pour les morceaux qui nous ont marqués, surtout en matière de musique pop. Même Si fait partie de ces morceaux immédiatement sympathiques, catchy en diable et confirme aussi une tendance très actuelle de mêler titres en français et en anglais, comme (…)

  • Isaac Delusion - Uplifters

    C’est la basse qui tient l’avant-scène de Fancy, qui lance cet album et cette pop tristoune comme on l’aime fonctionne en plein. Elle a aussi le mérite d’énoncer clairement les intentions de l’album puisqu’on dénote un virage plus synthétique pour la formation française, plus solaire aussi sans doute.
    Ce qui nous vaut un album moins éclectique que par le passé mais pas uniforme pour autant. (…)

  • Say Lou Lou - Immortelle

    On avait déjà été séduits par la pop sucrée mais pas trop du duo. Les jumelles Miranda et Elektra Kilbey sont les filles de Steve Kilbey (de The Church) et de la musicienne suédoise Karin Jansson. The Church, d’ailleurs, est surtout connu pour Under The Milky Way, composé par les deux parents. On retrouve sur ce court album une version trop enrobée qui n’a pas la beauté de l’original. On (…)

  • The National - Rome

    On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)

  • Xiu Xiu – 13’’ Frank Beltrame Italian Stiletto with Bison Horn Grips

    Jamie Stewart est un artiste qui fait de la musique excitante. De combien pouvez-vous dire ça ? On ne veut pas dire qu’il a toujours tout réussi, tout le temps, mais on prend toujours de ses nouvelles avec une curiosité certaine. On sait qu’on va être surpris, un peu secoués et peut-être même un peu soufflés. Ou même beaucoup soufflés dans le cas qui nous occupe, à savoir le successeur du (…)

  • Bright Eyes - Five Dices All Threes

    Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
    Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)

  • Cloud Cult - Alchemy Creek

    On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
    Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)