lundi 28 août 2006, par
Même si ceci ne constitue pas une description en soi, la musique de Band Of Horses est typiquement américaine. Pas en ce sens qu’elle est indécrottablement roots, blues du bayou, country ou hip-hop hardcore. Non, mais il existe une véritable unité nord-Américaine pour ce courant de la musique indépendante. Si vous connaissez les orfèvres de Wilco ou My Morning Jacket, vous voyez ce que je veux dire. Restons-y d’ailleurs, chez My Morning Jacket. Car la ressemblance entre les voix de leurs chanteurs respectifs (ce sont deux personnes différentes) est plus que troublante. J’ai un mal fou à les distinguer et ce n’est pas les tonnes de chambre d’écho de part et d’autre qui aident. Il faut aussi accepter la part de subjectivité qui fait que, même s’ils sont proches, je m’abandonne à ce groupe alors que Z ne m’avait pas marqué plus que ça. La raison en est sans doute une intensité supérieure et une proximité plus séduisante.
Je cherche parfois longtemps une référence avant qu’elle n’apparaisse comme évidente. Il m’a en effet fallu plusieurs écoutes pour réaliser la ressemblance frappante avec le Mercury Rev de Deserter’s song (le meilleur donc). Même son cotonneux, même voix planquée derrière ses effets, mêmes rythmiques spiralantes. L’effet est cependant assez personnel grâce à ce son plus dense et solide encore. Car comment mettre de l’intensité sans faire plein de bruit avec ses guitares ? Il faut l’écouter pour comprendre, je me sens incapable de vraiment l’expliquer. Mais ils arrivent cependant à hausser le ton (Wicked girl). Le sens mélodique appuie les moments d’intensité mais c’est la densité du son qui accomplit la prouesse, pas du bluff technique (le fort réjouissant The Great Salt Lake)..
Evidement, au vu des caractéristiques vocales du chanteur, les balades acoustiques (Part One, encore plus sur St Augustine), font immédiatement songer à Neil Young. On pourrait avoir des pensées plus noires, avouez-le. La simplicité de I go to the Barn Because I Like The rappelle Sophia. En moins exigeant cependant. On peut en dire autant de la fin très dense de Monsters.
Cet album est impossible à zapper. Aucun morceau n’est plus faible que le reste. Cette qualité est suffisamment rare pour mériter qu’on la mentionne. Même s’il manque peut-être de ce titre nettement au-dessus des autres pour être présenté comme le morceau de bravoure (The Funeral tient cependant la corde pour l’obtention de ce titre).
Donc, à ce titre, on a affaire à un album de tous les jours, c’est à dire sans précaution de posologie particulière tant il s’impose aisément sans jamais être mièvre. (M.)
Depuis eux albums, Cross Record est le projet solo d’Emily Cross. Chanteuse de Loma, elle agit aussi en tant que ‘Death Doula’, autrement dit en assistant des fins de vie. Elle a aussi quitté son Texas pour le Dorset et est devenue mère, ce qui ne doit pas être un mince ajustement. Donc quand on décèle que c’est une chanteuse habitée, tout ce substrat prend son sens, prend chair même. (…)
Comme un Perfume Genius qui a émergé à la même époque, Trevor Powers est passé de petit génie de la bedroom pop intime à singer/songwriter aux possibilités pas encore complétement cernées. Le point de départ de cet album est la découverte d’anciennes vidéos de son enfance retrouvées dans la cave de ses parents. C’est pourquoi on entend beaucoup d’extraits de vidéos, de conversations. (…)
Il y a des artistes qu’on côtoie depuis très longtemps, dont l’excellence semble tellement aller de soi qu’on est surpris qu’ils arrivent à se surpasser. On la savait sociétaire d’un genre en soi dont d’autres membres seraient Angel Olsen ou Emily Jane White, voire Bat For Lashes. De fortes personnalités à n’en pas douter. Mais sur cet album, le ton est bien plus rentre-dedans que chez ses (…)
On a déjà avancé l’idée que The National serait le plus grand groupe de rock du monde. Ou alors pas loin. Mais sans doute par défaut. Il faut dire que leur succès est arrivé sur le tard et presque malgré eux. Ils peuvent se targuer d’une impressionnante discographie. Et puis il y a cette sensation que les albums s’enchainent sans que leur statut n’impose leur contenu. Ils arrivent à avoir des (…)