lundi 4 septembre 2006, par
Retour en forme de notre désespéré favori
Il faut parfois savoir faire machine arrière. J’avais jugé le dernier album de Miossec médiocre à l’aune de ses trois premiers (j’avais eu des réactions plus contrastées pour Brûle) et c’était sans doute une erreur. 1964 était finalement un demi-album réussi plutôt qu’un album à moitié réussi. La nuance, c’est que sur cet opus se côtoyaient de vraies belles réussites et des morceaux plus faiblards tirant des ficelles des premiers.
C’est donc avec un état d’esprit plus positif que j’aborde cette Etreinte. Et le single annonciateur est asséné d’entrée. Comme ça c’est fait. Une écoute pour une critique est plus attentive que celle qui prévaut pour un morceau passant à la radio. Dans le cas de Christophe Miossec, ne pas comprendre ou même entendre les paroles fait perdre la plus grande partie de la chanson. Donc en se concentrant un peu, ce morceau (La Facture d’Electricité) est donc meilleur qu’initialement pensé.
Mes crimes : Le châtiment a une intro qui nous ramène au premier album. On a donc une impression de déjà entendu. Même chose pour Maman, au chouette riff de violon et au refrain faiblard ou à l’intro de Julia (un genre de Tonnerre de Brest) dont le refrain est également bâclé. Terminons la série des bémols par l’irritante berceuse Bonhomme. C’est ça qui est paradoxal. On hurle qu’on regrette la sécheresse et la simplicité des deux premiers albums mais dès que les arrangements y ressemblent, on se plaint que c’est toujours pareil. Mais on voit sur Le Loup Dans La Bergerie que le changement de registre (quelque part entre certains titres lents de Murat et Air) lui convient aussi. J’ai toujours été curieux de voir ce que les textes de Miossec pourraient donner avec un tout autre type d’arrangements, électroniques par exemple.
On peut cependant toujours déplorer certaines mélodies faibles et les répétitions qui constituent son fonds de commerce de temps en temps. Pourtant le cynisme bien placé de Quand Je Fais La Chose ou la justesse de La Grande Marée méritaient mieux. Les textes sont toujours bons, touchants. Il manque sans doute un Guillaume Jouant pour apporter des mélodies à la hauteur, même si les arrangements sont convaincants (quoique parfois un peu passe-partout).
Ce qui plait aussi sur cet album, c’est une certaine légèreté, qui, même quand les paroles ne sont pas Youplaboum (L’amour c’est plus lourd que l’air/Pas forcément nécessaire/Et parfois même ça rend idiot/L’amour c’est rudimentaire/On peut même y laisser sa peau), il reste une part de légèreté, de distance, qui l’empêche d’être pesant.
On peut comparer le style de deux chanteurs en comparant le traitement du même thème. Triste Compagne de Bénabar et La Mélancolie présente sur cet album sont à ce titre fort contrastées. Pour le coup, on attribuera l’avantage (très net dans ce cas) au Breton pour cette chanson qui est une de ses plus réussies de tous ses albums. En effet, les arrangements de cordes apportent une vraie valeur ajoutée. Le meilleur morceau de l’album ? Des écoutes répétées tendraient à le confirmer. Le refrain est lui aussi irrésistible (La mélancolie c’est communiste/Tout le monde y a droit de temps en temps/La mélancolie n’est pas capitaliste/C’est même gratuit pour les perdants)
Il va de soi que dès qu’une chanson s’appelle Trente Ans et sort au mois d’août 2006, je suis plus que client. Qu’elle constitue une des toutes grandes chansons de cet album met un peu de baume au cœur. On sait depuis l’album précédent (1964 est son année de naissance) que les affres de la quarantaine lui sont plus familières maintenant.
Les coups de poings assénés sur les deux premiers albums nous ont marqués énormément. Il ne les réitèrera pas sans doute sous la même forme brute. On s’est maintenant fait une raison.
Mine de rien, la capitale belge abrite les deux meilleurs chanteurs français du moment. En effet, après unDominique A excellent de bout en bout, c’est Miossec qui vient nous confirmer qu’il est un des meilleurs auteurs français en vie et que la maturité lui va finalement bien.
On avait déjà confessé un goût prononcé pour ceux qui abordent la chanson française avec des envies résolument indé. Dans ce contingent, Volin nous avait beaucoup plu et on retrouve son leader Colin Vincent avec plaisir sur ce nouveau projet. Si on retrouve la même propension à garder des textes en français sur des musiques plus aventureuses, le style a un peu changé.
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