lundi 11 septembre 2006, par
Fifille a convoqué une dream-team
On voit enfin la fin de la vague, mais on a beaucoup vu Charlotte Gainsbourg. Charlotte en couverture des Inrocks, Charlotte plusieurs fois en podcast, Charlotte qui parle de son papa mais n’aime pas trop ça, etc… Charlotte est une Actrice fashionable, alors autant en profiter. En profiter pour recruter du beau monde (on en reparlera) et pour promouvoir cet album comme il se doit.
Aussi surprenant que ça puisse paraître, il s’agit du premier véritable album de la fille de Serge et Jane. On aurait pu la revoir en victime du goût morbide de son père pour les chanteuses au talent approximatif (Catherine Deneuve, Isabelle Adjani, Jane Birkin) culminant sur un Inceste de Citron de sinistre mémoire. Qu’on se rassure, Charlotte ne chante pas mal. Et sa voix colle bien avec les morceaux présentés ici. On pourra juste regretter un manque certain de personnalité, comme les anonymes vocalistes des albums electro lents. Si on pense à une sortie récente comme El Perro Del Mar ou autres Feist ou Kelly de Martino, ceci peut manquer de la plus élémentaire originalité. Son talent d’actrice permet cependant à un morceau comme Everything I Cannot see d’exister malgré tout.
Le statut de fille de a permis de ressembler une dream-team que la première actrice venue n’aurait pas pu obtenir sans doute. En prenant des textes de Jarvis Cocker (Pulp), en confiant les compositions à Air et la production au génial Nigel Goodrich (les derniers Radiohead, Air donc, Beck…), le risque d’un album vraiment raté était faible.
On reconnaît tout de suite la patte de Air. Mais comme il y a les compositions d’autres talents (Jarvis Cocker,...), ils s’occupent en priorité de l’habillage. Franchement, c’est leur meilleur rôle. Même si je ne suis pas un inconditionnel, il faut bien avouer qu’ils sont à la limite du sans-faute, ne tombant jamais en léthargie (et même donnant du rythme par la basse sur The Operation) et privilégiant les ambiances au joli. On pense aussi qu’inconsciemment ils ont pensé de temps en temps à Serge Gainsbourg (certaines sections rythmiques slow kitsch sur Everything I Cannot See) et à son arrangeur Pierre Vannier (l’intro du fort bon The Songs That We sing).
Cet album apparaît donc partiellement comme un album de Air. A ce titre, il est un de leurs meilleurs, juste après l’inusable BO de Virgin Suicides. Mais leur présence aux côtés d’une autre chanteuse élargit leur horizon. Si leur patte est reconnaissable, elle les amène vers des horizons plus fouillés. Dans certains moments, on pourrait appeler ça la version french bobo de Massive Attack (Jamais) ou encore de leur comparse Craig Armstrong (le piano de Everything I Cannot See). Le chant en français convient d’ailleurs moins à cet exercice, c’est pourquoi Tel Que Tu Es apparaît comme plus anodin. (M.)
Finalement, Charlotte Gainsbourg a sorti le bon album qu’on attendait d’elle et de ses collaborateurs : un ensemble de morceaux cotonneux, classieux, au charme certain mais manquant certainement de piquant. Si vous voulez un album pour prendre le thé dans un ennui poli et de bon aloi, ça devrait vous convenir. (M.)
Non, sincèrement, il en reste encore beaucoup des chanteurs français à découvrir ? Entre Max Darmon, Acquin ou Prattseul, cette année a été riche en rencontres. On ne va pas s’en plaindre, c’est certain, parce que la connivence s’est établie assez vite.
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