samedi 24 février 2007, par
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Il y a des groupes, comme ça, dont on attend des nouvelles. Des groupes qui nous ont déjà procuré des bons moments et dont n’attend pas énormément, mais dont on sait que leur capacité à nous plaire est inoxydable. Clinic, vous l’aurez deviné, est un peu de ceux-là. On les avait quittés sur un troisième album, Winchester Cathedral, certes pas fabuleux mais pas décevant non plus. A la première écoute de ce visitations, on se dit, bon, encore un autre album. Mais au contraire du précédent, intrigant de prime abord mais finalement lassant, celui-ci séduit au fur et à mesure des écoutes. C’est que Clinic a eu la bonne attitude. En constatant que le public et les critiques les suivaient un peu moins, ils ont radicalisé le propos et sont allés un peu plus loin.
Si le premier relatif succès radiophonique de Clinic faisait dans l’electro ouatée (Come Into My Room), leur style n’a jamais vraiment été celui-là. Car ce groupe a de la personnalité. On peut parler d’une hybridation de rock anglais exploitant les racines du patrimoine américain. Mais ça ne sonne jamais ‘country’ et ça ressemble encore moins à l’acception dévoyée qui a cours au USA. Ce qui est important ici, c’est l’intensité. C’est elle qui définit la réussite d’un album. Spécialement dans le cas qui nous occupe.
Un groupe d’influences roots américaines, doté d’une grande densité et reconnaissable ? On pense évidemment à 16 Horsepower ayant troqué banjo et bandonéon pour de l’harmonica. La voix particulière renforce cette similitude. Mais alors que le défunt groupe de David Eugène Edwards prenait sa pleine mesure dans des séances d’hallucinations hantées, Clinic séduit quand il est hypnotique (Harvest, mon préféré) ou explose dans un punk poisseux (Tusk). C’est qu’on est sur une musique à la croisée des chemins. Post-punk (d’où des références à Wire qui m’échappent à présent) dans la sècheresse et la concision des idées, bien plus chaleureuse dans le son épais. C’est d’ailleurs cette basse ronde, cette batterie discète qui empêche définitivement de les prendre pour un groupe indé américain. Ils s’autorisent cependant de petits extras, comme de la cloche de Children Of Kellog.
Visitations est un album court de 34’ avec le morceau bonus. Il est peut-être paradoxal de se réjouir de la brièveté d’un album qu’on aime bien mais ce n’est pas plus mal comme ça vu que le style, très personnel, n’autorise que peu de variations. Les morceaux sont courts mais c’est ce qui les rend puissants sans laisser le temps de lasser (Jigsaw Man). On n’est de toute façon pas vraiment frustrés à la fin de l’écoute. Il s’agit d’un bon choix tactique. Vous sortirez peut-être troublés mais pas exténués. Si les morceaux pied au plancher font plus facilement mouche, le tout est entrecoupé de respirations.
Clinic a un style propre. Ils ont donc des albums où il s’exprime plus ou moins bien. En retournant à plus d’intensité, ils réussissent donc un bon album. Ils ont eu l’intelligence de fournir un album court mais dense et de se concentrer sur ce qu’ils font le mieux pour fournir ce qui est peut-être leur meilleur album.
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