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The Smashing Pumpkins - Zeitgeist

mardi 24 juillet 2007, par Fred

7 ans plus tard que sont-ils devenus...


7 années après la mise à disposition sur internet de Machina II/ Friends And Ennemies Of Modern Music et la dissolution du groupe, les Pumpkins reprennent enfin les activités.

Corgan l’avait annoncé il y a de celà un an : "I want my band back". Et c’est donc chose fait... en quelque sorte. En effet, du groupe original ne reste que le nom, Corgan et le toujours fidèle Chamberlain. Iha et D’arcy ont quant à eux mieux à faire apparemment.

Quoiqu’il en soit, on comprend l’envie de Corgan de se produire à nouveau sous le "label" Smashing Pumpkins etant donné le peu d’intérêt critique et commercial qu’ont retenu Zwan et The Future Embrace. Pourtant ni l’un ni l’autre n’était mauvais ou inintéressant...

Aprés l’écoute de Zeitgeist, on imagine bien que Corgan a tenté de nous servir toute la soupe des Pumpkins en un album, en commençant par le plus efficace. Dooms day clock ouvre donc l’album toutes voiles dehors, avec la batterie de Jimmy qui est bien vite rejoint par les guitares ronflantes de Billy. Le son est proche d’un Geek USA. Les choeurs sur ce morceau sont justes de trop pour qu’on se croit revenu aux années 90 et à Siamese Dream. Le break électro/indus tranche pendant quelques instants avant que tout retombe sur ses pattes.

Toujours le même gros son, sur 7 shades of black, en plus modulé, la voix de Corgan se répond à elle même, la production reprend les bons vieux plans que Butch Vig avait mise en oeuvre sur Siamese Dream : les pistes guitares sont multipliées, ainsi que les voix par moment. Même constat sur Come on Let’s Go plus loin sur l’album.

Pour le single, le choix s’est assez logiquement porté sur Tarantula, pure concentré de Smashing. Les guitares grondent d’un côté, flangent de l’autre. Le futs gardent la cadence. Ici encore , les choeurs alourdissent un peu la chose, mais le plaisir reste. Bon choix.

Bleed the orchid est quant à lui plus aérien. Le son est plus proche de Zwan ou des projets solo de Corgan. Les voix sont trop nombreuses à mon goût mais cela reste un bon morceau, avec une solo fort classique sur des notes tenues.

A l’écoute de That’s the way my love is, on pensera un instant à Adore, en particulier à la mélodie et au tonalité de Perfect sur ce dernier. La comparaison s’arrêtera là, l’opus de 2007 adjoignant à la mélodie sa dose supposée réglementaire de guitares et enveloppant le tous de nappes "aériennes" (burp), là où la production quasi acoustique de 1998 était bien plus légère et moins claustrophobique.

J’ai beaucoup parlé de ronflement, de gros sons, mais des notes plus douces parsèment heureusement cet album, tels Pomp and circonstances et Neverlost. Celles-ci nous rappellent que Corgan possède une palette musicale bien plus large. Ces morceaux ne sont pas fondamentalement renversant mais on accueille ces oasis de fraicheur avec plaisir après la débauche de sons sursaturés qui a précédé. Ils permettent de casser le rythme et de respirer un peu à l’ombre.

Surprise agréable sur Bring the light, Corgan semble faire un clin d’oeil à la new wave anglaise (qu’il cite régulièrement comme une de ces influences, cfr sa collaboration avec Robert "Straight Men Can Wear Eyeliner Too" Smith sur son album solo).

Ce morceau a quelques accents Curesques et on pourrait l’imaginer comme une face B du dernier album d’Editors si ce n’étaient la voix et le jeu de guitare si particuliers de Billy...

Notons, pour clôturer ce descriptif exhaustif, quelques ratages sur la galette, tels que Starz, ou United States. Parfois, il vaut mieux avoir un chanson avant de commencer à enregistrer...

Bon, c’est l’heure des compte et tout fan que j’ai été, il est temps de distribuer bons et mauvais points. Corgan étant toujours un bon guitariste, Chamberlain sachant toujours animer ces fûts et la production étant au niveau de ce qui se fait (se vend) pour le moment (Killers, Editors etc), le tout est parfaitement exécuté et écoutable. Cependant l’album laisse un drôle de goût dans les oreilles.

Ce qui a fait le succès des Pumpkins dans les années 90, c’était une originalité, un avant -gardisme ( que Corgan avait conservé pour son album solo), un savant mélange heavy-metal/glam/prog/indus/électro.
De cet avant-gardisme, on ne trouve que peu de traces ici. C’est du Heavy metal "vulgaire", ce sont des riffs banals, ce sont des mélodies de bas étage. Pour reprendre l’expression de Marc, cet album est "bas du plafond" et on ne pourra que le regretter.

Au final, on sera évidemment content de retrouver nos amis les Pumpkins et leur son et l’écoute de Zeitgeist ne manquera certainement pas de vous faire plaisir.

Mais on ne le rachètera pas si on le perd ou le griffe ! Contrairement à ce on l’a fait et qu’on refera pour Siamese Dream, Melon Collie... et Adore.

    Article Ecrit par Fred

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3 Messages

  • The Smashing Pumpkins - Zeitgeist 16 septembre 2007 12:56, par Rob

    United States est pour moi le morceau indispensable de cet album et est loin d’être un ratage. La rage pumpkienne à l’état pur. Direct, brutal,hargneux.

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    • The Smashing Pumpkins - Zeitgeist 16 septembre 2007 19:57, par Fred

      Bonsoir Rob.

      Désolé, on ne tombera pas d’accord sur ce titre qui me semble trop pompeux pour son contenu textuel et mélodique limité (avis confirmé en concert).
      Mais ton point de vue totalement différent du mien est le bienvenu.

      Au plaisir.

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  • The Smashing Pumpkins - Zeitgeist 25 septembre 2007 20:56, par jean-noël

    Il est vrai que cet album ne fait pas dans la finesse...mais est ce vraiment se qu’on demande ?
    C’est surtout l’énergie dégagée que j’admire le plus, et toujours l’ambiance des smashing,certe tout n’est pas parfais, certains titres un peu pompeux,mais d’autres sont tout simplement fabuleux une fois qu’on prend la peine de réécouter quelques fois cet album.

    Pour moi ça reste un album grunge/rock très bon, et c’est un plaisir de le parcourir, de plus ce style avait tendance à se perdre avec les groupes actuel...bref personnellement je le recommande.

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