mardi 20 novembre 2007, par
Leçon de guitare moderne
Première constatation, il y avait du monde ce lundi soir au Botanique. Seconde constatation, c’est Black Rebel Motorcycle Club qui en est la raison. Je ne comprends pas les gens Après une Orangerie à moitié remplie il y a deux ans lors des Nuits Botanique, c’est devant une Rotonde Remplie que Gravenhurst a joué.
Pour une fois, je n’aurai pas à dénigrer la première partie puisqu’il n’y en avait pas. On commence directement les choses sérieuses. Ce sont quatre morceaux du récent The Western Lands qui servent d’apéritif. L’album étant plus calme, c’est un échauffement de premier choix. Le velvetien Hourglass étant la première note différente. Mais les choses sérieuses commencent avec Down River et Velvet Cell (issus de Fire In Distant Buildings). Les orages électriques zèbrent alors le ciel qui n’avait été que menaçant. C’est roublard, toujours bien amené, maîtrisé de bout en bout. Car c’est ça un des talents de Gravenhurst, cette capacité à être toujours impeccable quel que soit le niveau de distorsion. L’autre talent étant le sens de la mélodie exceptionnel de Nick Talbot. Car c’est bien le chanteur guitariste qui mène la danse. Avec son look de nerd et une attitude un brin décalée mais dénuée de toute esbroufe, les compositions sont mises en avant. Et, coup de bol, elles sont souvent excellentes. Les parties instrumentales sont nombreuses, à la limite du post-rock parfois, mais sans les trucs et ficelles de ce genre plus abstrait. Car ce sont des chansons ici.
Nick Talbot est finalement un bon exemple de ce qu’est devenu le guitar-hero en 2007. A l’heure où le moindre solo est banni du rock (on ne pleurera pas ces parties de tricot onanistes), l’excellence du jeu se manifeste par une retenue de tous les instants. L’heure et demi du concert a d’ailleurs filé à une vitesse folle, terminant par un rappel d’une simplicité à couper le souffle. Car c’est tout seul qu’il revient, le temps de livrer une version sans bruit de Cities Beneath The Sea, un Nicole et un dernier morceau bluffant. Le tout avec un minimum d’amplification, laissant même filtrer le déclic des appareils des crétins qui ne peuvent même pas respecter ça. Avec l’excellent son de la salle et l’intérêt du public, on a un de ces rares instants suspendus ou le contact avec l’artiste passe par son art.
Gravenhurst fait toujours preuve d’une maitrise absolue de son sujet. Les compositions se trouvent donc mises en avant des concerts forcément impeccables.
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