dimanche 30 décembre 2007, par
Canada Express
Il est étonnant de constater le nombre de musiciens à la pointe de ce qu’il faut encore appeler le rock qui utilisent des rythmes qu’on pourrait qualifier de tribaux. Il est encore plus surprenant de réaliser qu’ils sont presque tous passionnants. C’est que le mélange d’une musique pas toujours facile (osons le reconnaitre) et de rythmes vraiment endiablés comble à la fois le corps et l’esprit. Dans les exemples récents et sans souci d’exhaustivité, citons pêle-mêle Animal Collective, Panda Bear, Liars ou Battles, voire même les concerts de Caribou. C’est d’ailleurs dans la fougue de ce dernier que la réussite de cet album d’Holy Fuck réside.
Disons-le franchement, ce bon album n’apportera pas son lot de surprises comme ceux des groupes susmentionnés mais un bon lot de moments inspirés. C’est que la musique pratiquée par le duo de Toronto comporte une vraie pulsation, faisant penser à du Fujiya & Miyagi ayant ingéré une dose pas raisonnable de Dextro Energy. On pense aussi aux violons synthétiques des plages instrumentales de Death In Vegas (Lovely Allen), voire à du Big Beat par moments. C’est principalement instrumental, avec des brivbes de voix déformées de temps en temps.
Il faut quand même isoler certains titres vraiment réussis, de ceux qui réjouissent complètement. C’est leur intensité supérieure qui nous permet occasionnellement de proférer l’interjection qui leur sert de nom. C’est sympa d’y avoir pensé pour les critiques en mal de vanne. Citons Royal Gregory donc parmi ces moments plus inspirés. Ou encore la folie douce de safari qui les rapproche de la folie plus pure elle d’Animal Collective, voire de Battles (le glissando de basse de Choppers). Que des bonnes références donc, qui font fatalement un album cohérent, plus linéaire cependant que ses points de comparaison. Impossible dès lors de voir une véritable ressemblance, ce qui est également positif.
En apportant une touché énergique et très accessible à un genre plutôt abstrait, Holy Fuck pourra servir de porte d’accès à tout qui voudra rattraper le train des groupes les plus influents de ce monde parallèle de la musique indie. De plus, ce premier LP les envoie directement dans une catégorie indispensable, celle qui donne la pêche sans coup férir.
On a constaté récemment que le talent de Spencer Krug s’exprime le mieux dans deux pôles opposés. Le premier est plus sobre, en piano-voix souvent et dégage une émotion certaine. L’autre est plus épique et peut prendre des formes diverses, plus électriques et incandescentes avec Dan Boeckner au sein de Wolf Parade, plus synthétique quand Moonface rencontre les Finnois de Siinai. Ou alors plus (…)
Il y a sans doute une schizophrénie musicale chez Spencer Krug, et sa créativité peut prendre tellement de formes qu’on n’est jamais à l’abri d’une surprise. Donc, pendant les sessions de répétition de Wolf Parade, il a en un jour réenregistré en version piano-voix ls morceaux de son album [Twenty Twenty Twenty One]->2609] qui venait de sortir. Cette sortie qui précède de peu le retour de (…)
Kate Nash, Menomena, The Decemberists et maintenant Islands avant bientôt Bright Eyes, il faut se pincer pour ne pas se sentir quinze and en arrière. Mais bon, comme ce sont de bons souvenirs et que tout le monde est dans une forme créative manifeste, on ne va pas bouder son plaisir.
Dans le cas du groupe Canadien, ce n’est pas exactement un retour vu qu’ils sont dans une période plutôt (…)
Les carrières de Spencer Krug et Dan Boeckner n’en finissent plus de se croiser. Ainsi, après Wolf Parade (leur groupe commun), Handsome Furs, Divine Fits et Operators, le voici qui utilise également son nom pour la suite de sa carrière (solo). On a beau retrouver un univers musical très familier, ceci n’est pas exactement identique à ce qu’on lui connait déjà.
Il faut dire aussi que si (…)