vendredi 4 avril 2008, par
Sans pédaler dans la descente.
Il se produit le même phénomène avec Nick Cave et David Bowie. Ce sont des artistes qui ont un passé tellement riche qu’on y fait immanquablement référence. On parle alors du meilleur album depuis tel ou tel autre. On n’y échappera pas cette fois-ci non plus. De plus il fait partie des artistes qui ont forgé mes goûts mais que finalement je réécoute peu. De même les albums qui me sont tombés dans les oreilles m’ont intéressé le temps de l’écoute mais ne sont pas passés en haute rotation depuis. La quantité d’albums que je m’envoie n’aide évidemment pas.
La musique de Nick Cave a autrefois été soniquement dérangeante quand il était avec The Birthday Party ou sur ses premiers albums solos puis a suscité des sentiments forts (The Mercy Seat, Let Love In) pour plus tard s’adoucir (The Boatman’s Call, No More Shall We part) et enfin revenir à un peu plus de fougue (le projet Grinderman qui s’apprête à remettre le couvert). En restant digne, certes, mais pas toujours passionnant comme on va le voir. Cet album marque donc le retour aux Bad Seeds et après un quart de siècle de fructueuse collaboration, c’est une bonne nouvelle. La défection de Blixa Bargeld les autorise maintenant à mettre des chœurs, chose que le teuton a toujours refusé. Il n’y as de chœurs féminins comme sur le double The Lyre Of Orpheus/Abattoirs Of Love ni la volonté jeuniste comme Grinderman. Le piano s’est fait la malle aussi. Ca, c’est pour le décor.
Pour le reste, c’est du Nick Cave pur jus, avec sa voix unique et ses histoires hallucinantes et hallucinées (la plage titulaire par exemple). Et d’une manière générale, les références bibliques qui me gonflent un peu, et les djiiizeusse (et les lauuurrrd) sont moins présents ici. Les bons morceaux sont bien là, comme Moonland où la tension s’installe sur une simple rythmique et un ou deux gimmicks assez sous-mixés. Mais ça suffit amplement à remplir le morceau, les variations dans le phrasé faisant le reste sur ce morceau qui est un des rares à paraître un peu court. On peut apprécier aussi un Accidents Will Happen qui tranche un peu par sa relative simplicité, quand une guitare acoustique toute simple assure le support musical de la première partie. La fin souffre quand même du manque de la folie de Blixa Bargeld (retourné au sein de sa maison-mère Einstürzende Neubauten) pour la guitare acérée. On peut dire aussi qu’outre le caractère fouillé de l’orchestration (marimbas, ) certains morceaux comptent trop sur leur élan (Today’s Lesson).
Parfois, c’est la lassitude qui s’installe au lieu de la tension voulue (Night Of The Lotus Eaters). On aurait aimé une déflagration quelconque, un peu d’action. Le morceau tente bien de décoller mais on attendait plus de bruit, de fureur, de sang et de larmes. We Call Upon The Author To Explain reste aussi un peu longuet et répétitif. Irritant même si l’humeur n’y est pas. On est exigeants quand même hein. Mais c’est Nick Cave aussi…
C’est un album d’une qualité certaine, mais je ne suis pas certain de pouvoir me passionner pour ça. Le talent de ces musiciens est quand même palpable, la qualité présente, les moments enthousiasmants aussi. On serait tenté de dire comme d’habitude. C’est sans doute l’album abouti que Nick Cave est à même de nous fournir en 2008. C’est à la fois beaucoup et trop restreint pour élargir le cercle des connaisseurs.
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