lundi 21 avril 2008, par
Je hais les couples (air connu)
Ce n’est même pas par esprit de contradiction que j’ai différé ma rencontre avec la musique des Long Blondes. C’est que je me trouvais sur un territoire où le combo anglais était assez mal distribué. Mais leur rock mature dans ses thèmes narquois m’avait tapé dans l’oreille.
A l’attaque de Century, on se pose franchement la question : sont-ils passés du côté d’un electro flamboyant, prenant le relais de Goldfrapp parti dans les champs voir si l’herbe est plus verte dans les champs ? Le doute n’est autorisé que le temps que dure le morceau. Car au lieu d’un changement d’orientation, on a plutôt une diversification réussie. Tout n’a pas changé, les références restent surtout Blondie, ce qui très flagrant dans le chant d’une manière générale mais aussi dans la façon particulière de détourner des rythmes ska ou Pulp pour la classe forcément décalée. Il reste même des moments de rock qui jonchaient le premier album (I Liked the Boys) mais j’y suis moins sensible sauf s’ils sont servis avec plus de conviction (Here Comes The Serious Bit).
La surprise viendra donc d’ailleurs. Quand on a l’impression de se plonger dans l’œuvre au noir de Wire, on est plus que déconcertés. Surtout que ce Round The Hairpin est très bien fichu avec son gimmick hypnotique et ses guitares post-punk plaquées sur ce relent de krautrock. C’est incontestablement un des hauts faits de l’album. Mais pour moi le meilleur reste Going To Hell et sa pêche indéniable, son chorus tout en puissance basé sur un clavier bien lourd. Ces gens-là maitrisent leur sujet puisqu’ils réussissent aussi les moments plus langoureux comme Nastalgia.
Mais encore plus qu’à d’autres groupes, cet album m’a fait penser à une série, le tout bon Couplings de Steven Moffat. C’est un peu ça, la trentaine, les expériences qui n’ont pas toujours bien tourné mais l’humour ravageur. On sent les soirées passées seul contre son gré ou ses envies mais malgré tout un appétit d’en découdre qui sauve le tous
Si une diversification plus mature est souvent moins à même de susciter l’enthousiasme, cet album des Long Blondes est pour moi une pleine réussite. C’est que quand les bons morceaux se succèdent sans temps mort, je suis content et j’en redemande. Non, prendre de l’âge n’est pas incompatible avec une certaine forme de rock. Question de classe tout simplement.
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
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