lundi 2 juin 2008, par
On ne peut pas dire que je me lasse vite, mais là il semble que la vague drone/recherche sonore en tout genre avec des rythmiques omniprésentes arrive à un point qu’il va encore être difficile d’innover. Mais il y aura eu en chemin des satisfactions. Ce très jeune duo californien en est une autre.
En guise d’introduction, on pourrait dire qu’ils sont un peu au rock noisy et carré ce que Panda Bear est au folk ou que Deerhunter est à la new-wave, c’est-à-dire un mélange déviant d’orthodoxie et d’expérimentations, de structures connues et de sons connus qui ne se sont pas souvent rencontrés. On ressent encore plus la connexion avec le groupe d’Atlanta quand les guitares se font plus floues, que l’ambiance est plus psychédélique (Things I Did When I Was Dead)
On est donc en perpétuel balancement entre deux tableaux, celui de l’expérimentation et celui d’un rock un poil punk. Mais, et c’est là qu’est l’intérêt, au sein d’un même morceau, presque toujours court qui plus est. Tant mieux parfois sinon, un Here Should Be My Home risquerait de se révéler éprouvant. A ce propos, et d’une manière général, si le bruitiste, l’énervé ne sont pas votre tasse de thé, épargnez vous ce court album. Une question qu’on n’ose finalement que trop peu poser en nos lignes : est-ce que c’est agréable à écouter ? Eh bien, oui, et c’est sans doute là un argument massue pour écouter cet album. Evidemment, ça n’a pas la facilité dans l’oreille d’un Tokyo Police Club mais le genre en est aussi plus aventureux. Même si Cappo, en tant que chanson, la mélodie supporterait bien des traitements, Une autre question pourrait être : Un mur de guitare et une batterie, est-ce que ça peut encore être excitant en 2008 ? Oui, mais il faut un peu de talent pour transcender le procédé. Les jeunes No Age en ont visiblement puisqu’ils cachent des chansons sous les sons. La vague dream-pop des années ’90 utilisait un peu la même recette, mais c’est le côté éthéré qui ressortait de ces mélodies floues, tandis qu’ici une énergie juvénile presque punk transparait.
On sent aussi dans ces délires l’influence de grands ainés comme Sonic Youth pour ces mélodies bancales qui devraient dans un monde rationnel ne pas marcher mais qui fonctionnent quand même (Here Should Be My Home). D’ailleurs, ne réglez pas votre équaliseur à l’entame de Miner, la voix est très en-deçà du mix. Et il ne parait pas imaginable de composer un album crédible (entendez Pitchfork-friendly) de nos jours sans plage instrumentales floues. Ici, c’est Keechie et Impossible Bouquet qui se chargent de répondre au cahier des charges d’un drone relevé d’arpèges épars.
Je crois en la sincérité de ces gens-là, en leur énergie, mais la facilité avec laquelle ils s’encastrent dans une sous-niche créée juste pour eux explique leur succès critique. Le solde venant de leur évidente facilité à faire rentrer leurs délires dans des morceaux compacts et convaincants.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
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