jeudi 19 juin 2008, par
IPM : Intelligent Pop Music
Le fait que The Notwist ne soit pas mondialement connu malgré une carrière de plus de quinze ans en dit long sur le discernement de nos contemporains. Du reste, je m’associe à la masse béotienne vu que c’est seulement par le biais de ce sixième album que je les découvre. Séduit dès la première écoute, il m’en a fallu beaucoup d’autres pour rassembler mes arguments. Que je vous livre parce qu’on est quand même là pour ça.
C’est que la musique pratiquée est assez difficile à définir. Pop dans sa facilité, plus sombre parfois dans ses ambiances, complexe en restant toujours digeste, mélancolique sans doute, mais jamais complaisante, elle incorpore suffisamment d’éléments pour ne pas se laisser recouvrir par une étiquette. Ce sont ces éléments moins courants, et le talent de composition qui font l’intérêt de The Notwist. Mais ce ne sont pas simplement des pop songs auxquelles on aurait mis d’étranges atours pour faire genre. Ici, les arrangements sont intimement liés au processus d’écriture. Du moins c’est ce qu’on devine.
Good Lies repose sur un rythme de guitare entêtant, relevé d’une batterie rudimentaire. C’est efficace comme un Sonic Youth qui resterait sur les rails et le contraste avec la voix qui parle des mensonges nécessaires, des fêlures sous la surface. On remarque d’ailleurs une distance dans cette voix, qu’on retrouve chez des auteurs intimistes comme Eliott Smith. Mais avec plus d’inventivité dans les orchestrations, et des montées en intensité (Gloomy Planets) qui font vraiment décoller les morceaux. Dans ce cas, les éléments originaux (sons en apesanteur) rendent le procédé plus original qu’il ne l’était à la base. Sans doute, les incursions IDM (Intelligent Dance Music)
C’est une musique qui ne s’impose pas, qui se livre comme à prendre ou à laisser. Pas une invitation permanente à s’extasier puisqu’il faut quand même une volonté d’analyse pour voir ce qu’il y a derrière. Et il ne faut pas nécessairement creuser ces petites capsules mélancoliques (Sleep) qui parfois dégagent de l’intensité () sans recourir aux artifices du genre (tout juste un peu de violons sur l’intro de W here In This World). A l’autre bou du spectre, ils osent des intrusions noisy (Alphabet) qui correspondent à l’ambiance des morceaux, qui n’est jamais complaisante. Planet Off est quant à lui sans doute un hommage appuyé à Massive Attack circa Mezzanine. C’est dire leur versatilité. Et si ça ne bouleverse certes pas à tous les coups, mais les morceaux sont du bois dont on fait les bons albums.
On n’a pas ici l’aridité d’un Wolf Parade, mais par d’autres moyens, sans avoir l’air d’y toucher, ils font mouche presque aussi bien que les Montréalais. Pour le reste, c’est plus léger. Désolé de revenir encore avec ça mais quand on entend Boneless, on comprend encore le chemin qui reste à parcourir à, disons, Girls In Hawaï. Je sais, c’est nul les comparaisons qualitatives, mais c’est en élargissant ses connaissances en pop déviante qu’on découvre qu’il y a mieux. Prenez ça comme un encouragement, je suis un proton (lourd mais positif).
Lisez-moi si ça vous amuse, mais il y a des choses plus intéressantes à faire, écouter The Notwist par exemple. Pour ceux qui veulent voir jusqu’où on peut pousser le concept de pop mélancolique en l’enrichissant d’éléments sonores divers et variés, c’est incontestablement une découverte (ou une confirmation pour ceux qui ratent moins de trains que moi).
Quand on découvre un artiste, il est bon d’avoir quelques références. Ici, des collaborations avec Get Well Soon ou Modeselektor, une participation au formidable projet White Wine de Joe Haege et surtout la présence de P.A Hülsenbeck (remarquable artiste en solo ou avec Jüngstotter) viennent à la fois rassurer et attiser l’attente.
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