lundi 8 septembre 2008, par
Chronique d’une amnésie annoncée
Comme tout passe vite. C’est par un gout suraigu du lieu commun que je commence cette chronique mais il faut bien dire que la vitesse à laquelle le souvenir d’un groupe se fait ensevelir est toujours impressionnante. Il y a deux ans déjà, un groupe de jeunes de Brooklyn envoyait une collection de gentilles chansons pop réjouissantes et aussi vite oubliées à une notable exception près. Leur Oh Mandy reste en effet un des musts du genre qui demeure toujours aussi fringant malgré les légions singles qu’on a entendus depuis. Il faut bien le dire, le reste est bien moins gravé dans la mémoire. C’est que déjà il y avait certes quelques titres dignes d’intérêt, mais pas des masses.
Ca donne quoi un album pop sans single ? Pas grand’ chose, vous avez deviné. On voit mal ce qui pourrait passer à la radio (je veux dire Studio Brussel ou Pure). Même si c’est toujours aussi sautillant et léger, le manque de limpidité des mélodies tordues ne les sert pas vraiment. Il faut un gimmick pour accrocher l’oreille et je n’en ai pas trouvé ici. Quand des gentils comme Belle and Sebastian ou Essex Green tapent souvent ou occasionnellement dans le mille, on peine à retenir cette musique toujours aussi positive. En général, l’énergie est souvent une manière élégante de s’en sortir. Ce n’est pas vraiment le cas ici vu que l’hystérie mène (dans mon cas) à l’irritation et le registre de fausset dans lequel se cantonne souvent la voix n’arrange pas les choses. Voyez-y un effet de ma mauvaise humeur si vous voulez. La pop bricolo est un genre que j’apprécie, mais les lalala de Pumpkin’s and Paisley sont pour moi un peu trop nunuches.
Je vous l’accorde, c’est surtout une question de style, de genre, d’étiquette si vous voulez. La pop se porte peu chez nous. Mais à moins de réussir un album complet (Vampire Weekend) ou partiel (Ra Ra Riot), c’est souvent assez creux. On bouge la tête et on oublie. C’est le cas ici. On est entrainé puis ça s’arrête. Il ne manque pas de césures, de brisures, certes, mais
Loin de moi l’idée ou l’envie de gâcher leur plaisir aux amateurs de pop indé, mais cet album n’a absolument aucune chance de retomber dans mes oreilles un jour tant le souvenir en est évanescent même pendant l’écoute. C’est que ce style touffu, ludique, ne génère aucune euphorie chez moi. Tant mieux si c’est le cas chez vous mais si vous n’avez retenu qu’Oh Mandy du premier album, vous ne retiendrez rien de celui-ci. Bon, on oublie…
Si on a depuis toujours associé Xiu Xiu à la personnalité hors-normes de Jamie Stewart, on sait que la place d’Angela Seo est centrale. Le caractère de duo est maintenant encore mieux établi, la parité étant assurée au chant. Mais n’attendez pas de changement de cap, la flippante musique de Xiu Xiu garde tout son mystère.
Cet Ignore Grief n’a pas la flamboyance electro de certains essais antérieurs. Il (...)
Il faut parfois le recul de plusieurs albums pour qu’on voie vraiment la personnalité d’un artiste émerger. Après un album de Darto et un troisième exercice solo, on peut commencer à cerner Nicholas Merz. On avait tout de suite remarqué sa belle voix grave et elle est logiquement toujours là.
On commence bien avec The Dixon Deal et ce montage en étranges couches dont certaines sont volontairement (...)
J’ai fréquenté la beauté/Je n’en ai rien gardé
Si Jean-Louis Murat parle pour lui, on peut pour notre part témoigner qu’on n’a jamais oublié la beauté qui sourdait des albums de Rey Villalobos en tant que House of Wolves. Il a fallu une mise en lumière de l’indispensable Laurent pour qu’on se rende compte qu’il officiait maintenant en tant que The Coral Sea. Et constater par ailleurs que l’album qui était (...)
On peut toujours se demander ce qui pousse des artistes a priori seuls maitres à bord de leur formation à vouloir se lancer dans l’exercice solo. On sait depuis toujours qu’Okkervil River, c’est Will Sheff et les musiciens avec qui il a envie de travailler. Lui qui avait annoncé Okkervil River R.I.P. sur l’album Away (qui du reste n’est pas le dernier) semble maintenant faire de cette déclaration une (...)