lundi 8 décembre 2008, par
Une alternative
C’est une démarche logique quand on découvre un groupe, on essaie de retrouver des références. Et celle qui m’est venu en tête le plus vite, c’est Stars. C‘est que finalement l’emploi de nappes de synthé et de voix mixtes leur est particulier. On y pense sur Earwig Town. Le son plus léché et tranchant avec la luxuriance d’un indie en roue libre (de The Acorn à Wolf Parade en passant par Port O’Brien).
On a un petit côté du Feist primesautier mâtiné de The Cure (la basse) sur l’excellent Bruises. Cette chanson hante après quelques écoutes, puisqu’elle est comme toute chanson pop réussie : irrésistible. De celles qu’on va refiler de force à son entourage. Pas étonnant qu’un morceau aussi immédiat serve de support au lancement de l’ipod Nano. Tout comme une chanson de Feist. La vie est bien faite parfois. Enchainer cette tuerie pop et une plage qui en devient presque endormie (Somewhere Around The World) qui rappelle en partie les instrumentaux de Bowie période berlinoise n’est pas le choix le plus judicieux et le décrochage n’est pas toujours loin.
On passe en effet de balades très catchy à un revival de fin des années ’80 (Sugarcubes, ce genre, voire The Long Blondes) sur Evident Utensil en passant par des morceaux plus atmosphériques, carrément kitsch dans l’emploi des guitares (Territories). C’est peut-être cette propension à passer d’une ambiance à l’autre qui pourra un peu moins plaire. Surtout que les plages plus atmosphériques ne sont pas uniformément intéressantes, loin s’en faut. Il fait aussi dire qu’il n’y a que quelques morceaux qui manquent un peu d’enjeu (Make Your Mind Up) si on s’est mis en tête qu’on allait écouter un album pop. Les fans de Zero 7 par contre pourraient trouver tout ceci fort à leur goût. Même si les sons de synthé sont parfois un peu datés (Earwing Town).
Quand la elle monte un peu (à la fin de Garbage par exemple), la voix ressemble aussi à celle de PJ Harvey. Ce morceau d’introduction est d’ailleurs assez intrigant, avec son riff de guitare qui vient relancer l’enjeu. A l’opposé, on est plus proches d’un Mazzy Star en moins hivernal (Don’t Give A Damn), même si le chanteur vient mettre son grain de sel. Ca aurait été un morceau de choix pour la clôture de l’album. Remarquons donc au passage la versatilité de la chanteuse.
D’autres morceaux font carrément leur petit The Cure (Planet Health) période Disintegration. C’en est presque un pastiche avant que la voix ne déboule, avec ces sons de synthé et ce slap de basse. On va parler plus pudiquement d’hommage puisque ce morceau est réussi. Au contraire, ils complètent l’album par deux plages instrumentales (Chameleon Closet) ou presque (Ceiling Wax). Qui n’auraient certes pas eu leur place entre les autres morceaux. Et on pose la question : fallait-il les garder ?
Un drôle d’objet encore que cet album. Puisque si on retire les plus enlevés (et bonnes) Bruises et Evident Utensil, on a surtout un album qui joue sur des ambiances apaisées, donc assez différentes de ces deux têtes de gondole. C’est ce qui déconcerte de prime abord, mais, une fois le principe admis, on peut se laisser aller.
Vous pourrez penser que ce Does You Inspire You est un pudding d’influences. En fait, non, c’est même plutôt une exception que ce groupe qu’on peine à rattacher à un mouvement et qui garde un son bien à lui. C’est cette originalité qui est un des plaisirs de ce télésiège. Mais en sus d’un des meilleurs titres pop de l’année et de flagrantes réussites, certaines plages plus ambient m’ont moins passionné. Il n’en reste pas moins que Chairlift est une découverte dans ces musiques qui tranchent avec l’habituelle mélancolie folk à laquelle je suis soumis à haute dose.
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