mercredi 25 février 2009, par
L’insoutenable légèreté de l’écoute
Si vous pensez que Sub Pop est un label de grunge, vous venez sans doute de vous réveiller d’une cryogénisation de quinze ans et je vous souhaite une prompte réadaptation au monde actuel. C’est que les réussites récentes de ce label se nomment The Shins, Wolf Parade, Band Of Horses ou Fleet Foxes. Rien que ça. Le quatrième album de Vetiver est leur premier chez la bande de Seattle.
Certains albums sont de véritables défis à l’attention. Jolis, bien faits, ils glissent dans l’oreille, ce qui est une qualité intrinsèque mais ne facilite pas la vie de ceux qui ont choisi comme hobby d’écrire sur la musique. Comment ai-je donc eu l’idée de me procurer cet album de Vetiver ? êtes-vous en droit de penser. Il m’avait suffi d’un concert inattendu au Tractor de Ballard et de l’envoûtant morceauTo Find Me Gone pour que mon opinion sur le groupe soit positive.
Le temps de la paresse estivale semble bien loin de nous maintenant, mais il n’est pas trop tôt pour engranger des ondes positives. Tout ou presque donne des envies d’indolence (Trough The Front Door), avec un air sixties que ne renieraient pas les sous-estimés The Coral. Le chant est très délicat, l’aspect mélodique est mis en avant (Rolling Sea). Et parfois, c’est tellement éthéré que ça en devient presque diaphane (Golden Lights), même si le tout reste impeccablement maitrisé. C’est que le leader Andy Cabic pousse même le bouchon jusqu’à interpréter tous les instruments sur certains morceaux.
Si parfois un morceau est répétitif (Stricly Rule), on a aussi de plus franches réussites comme le plus enlevé More Of This ou le rock cool mais tout en légèreté rehaussé de cuivres (Another Reason To Go). De plus, ils ne tombent jamais dans les travers sirupeux qui ont pu me gâcher occasionnellement l’écoute de groupes comme Band Of Horses ou My Morning Jacket. Cette volonté très peu ramenarde les rend sympathiques.
Vous l’avez compris, la légèreté de ce Vetiver est à la fois sa principale qualité et son principal défaut. Ils évoluent en effet dans un gentil mid-tempo qui force l’oreille à se tendre. Donc pas de tuerie qui va vous scotcher sur place à la première écoute, mais une collection de jolies choses joliment faites et joliment chantées que vous pourriez tout aussi bien joliment éviter si autant d’esprit charmant risque de vous rebuter.
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