dimanche 29 mars 2009, par
Le moins fait plus (air connu)
Quand un fournisseur régulier de friandises folk vous procure Circlesquare, on a inévitablement une réaction de surprise. Parce que de folk il ne sera pas question. Même les variétés freak, weird ou psyché les plus délurées. Car le groupe du jour est la seconde création de Jeremy Shaw, de Vancouver mais installé à Berlin, fait dans l’electro-pop minimaliste.
Ce n’est pas le tout d’attribuer des étiquettes, encore faut-il les motiver. Ce qui n’est pas chose facile dans ce cas, où une basse qui remplit bien l’espace et appuie littéralement le chant repose sur un beat plutôt réduit mais qui donne une ambiance retenue de grande classe. Ce n’est pas du dance-rock tout bête, où un beat et un gimmick peuvent donner l’illusion de faire le boulot comme chez un Ghostland Observatory. L’économie de moyens d’ailleurs m’a parfois donné l’idée saugrenue que leur désir secret était de se faire remixer
Tout commence avec un Hey You Guys avec voix dédoublées et une torpeur assez prenante au final. Un nom qui m’est venu en tête, bien que les moyens ne soient pas du tout les mêmes, c’est Silver Mt Zion. La structure répétitive du début d’un Bombs Away, Away. Le reste du morceau est plus dans la veine gospel de Tv On The Radio. Les New-Yorkais peuvent aussi occasionnellement servir de point de référence, surtout l’album Return To Cookie Mountain. Pour le reste, la délicatesse peut occasionnellement renvoyer à The Notwist
A part Ten To One, les bpm’s sont plus que modérés. Pourtant, c’est à son élevé qu’il convient de les écouter, pour mieux profiter de l’intensité et de la qualité des sons qui constituent ces morceaux assez singuliers, décharnés d’aspect mais chaleureux, dégageant une sorte de spleen nerveux. Dans le genre d’electro-pop arrêtée, il y a aussi un Colder, quand les morceaux ne sont là que pour l’entêtante ambiance créée (Timely).
Etrange comme un gimmick peut se retrouver dans des chansons très différentes pour des artistes qui n’ont rien à voir. Par exemple, le riff de Dancers est assez proche de celui de Safeway Cart de Neil Young et de Cocktail For Two de Supermayer. Le morceau en lui-même souffre d’une répétition qui peut ne pas passionner si l’instant choisi n’est pas optimal. La principale force de ce Songs About Dancing And Drugs est aussi sa faiblesse puisque l’excellence du son les enferme aussi dans un tempo lent et parfois rugueux qui convient mieux à une durée plus limitée. Mais ils ont gardé le meilleur pour la fin, Un All Live But Ending, tout en crescendo, qui prend son temps pour donner sa pleine mesure sans presque en avoir l’air et terminer dans les cuivres.
Etrange album en tous cas, qui a pu aussi bien me laisser indifférent ou me passionner selon les conditions d’écoute. Assez rétif à l’analyse parce qu’il est vraiment une expérience sonore, cet album de Circlesquare est une bonne surprise venue de nulle part.
http://www.myspace.com/circlesquare
Un site où il est possible de télécharger une version de Dancers
http://www.songsaboutdancinganddrugs.com/
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