mercredi 10 juin 2009, par
La curiosité est un défaut comme un autre
La gratitude est une bien étrange chose. Une fois qu’on a accordé sa sympathie à un groupe, on a vraiment du mal à la reprendre. Nous sommes en 1998. Without You I’m Nothing est un jalon des années ’90. Après un premier album vraiment catchy de bout en bout, ils viraient vers quelque chose de plus profond sans perdre leur personnalité. Quand un groupe réussit ça, on le classe parmi les grands. Notre enthousiasme juvénile (sisi c’est du premier degré) les a considérés comme tels. Et il a fallu plusieurs albums pas emballants pour refroidir cette ardeur. C’est qu’il y a dans les ingrédients d’un album réussi une fièvre difficilement quantifiable mais éminemment détectable qui manquait de plus en plus. Cette longue introduction pour expliquer pourquoi contre toute attente (la mienne en premier), je me suis plongé tout de même dans l’écoute d’un album de Placebo en 2009, dix ans après qu’ils aient cessé d’être uniformément passionnants.
Alors, oui, j’ai écouté et relaté Meds et Sleeping With Ghosts mais comme à part d’épars surgissements ils n’avaient pas gravé une trace indélébile dans ma mémoire, je pensais laisser Placebo à ses très nombreux fans et ne plus donner mon avis de critique boulimique sur une formation qui n’a besoin de rien ni de personne pour durer. Mais que voulez-vous, on ne se refait pas et la curiosité a été la plus forte.
Comme pour l’album précédent, le single ne m’avait pas donné envie et remis dans le contexte de l’album, c’est franchement un des morceaux qui m’ont le moins plu. Une idée trop faible trop gonflée sans doute. Mais qu’on se rassure tout de même, il y a de meilleures choses sur cet album. C’est quand ils se font un peu plus sombres que je les préfère (Come Undone) et il y a des augmentations d’intensité qui captent notre sympathie (Happy You’re Gone). De plus, leur métier leur a appris qu’injecter un peu plus d’énergie est toujours un moyen de relancer l’intérêt (Breathe Underwater).
D’un autre côté, Il subsiste quand même des morceaux qui glissent dans l’oreille sans laisser la moindre trace (Kings Of Medicine, Julien, Battle For The Sun). L’intensité et l’émotion sont bien des choses éminemment personnelles et subjectives. Alors que j’avais cru à une évolution pour la suite de Sleeping With Ghosts, ceci est du Placebo pur jus, c’est-à-dire qu’on peut rapprocher chacune de ces chansons avec d’autres existantes. Comme souvent avec eux depuis assez longtemps, on a une impression de déjà entendu. Mais comme c’est un groupe à forte personnalité, c’est à eux qu’on pense aussi sur Devil In The Details dont les couplets semblent un peu rabâchés sur un morceau par ailleurs bon.
Ceci est peut-être l’album qu’attendaient les fans pour pouvoir continuer leur culte la tête haute. Pour les simples curieux, ce n’est pas le meilleur album du genre cette année sans doute mais le regain d’intérêt n’est pas négligeable. Les différences sont minimes et sont sans doute dues à notre envie de les apprécier à nouveau, mais la confrontation avec les précédents assez mous du genou est assez catégorique.
Désolé de revenir avec ça encore une fois mais dire ‘c’est un chouette album de rock’ revient à dire que c’est un album qui peut ne pas m’intéresser. Parce qu’on est en 2009 et que j’attends autre chose de la musique que la resucée d’un style qui est éternel dans un certain immobilisme. Alors, oui, c’est rempli de chansons qui montrent une envie qu’on pensait avoir déserté mais comme souvent chez Placebo, c’est un album un peu routinier. Après avoir tenté de se tourner vers autre chose puis de se raviser, le groupe a décidé de capitaliser sur sa personnalité. Et ce n’est pas un mauvais choix puisque l’écoute de cet album est plus gratifiante sur la longueur. La bande à Molko ne sera plus révolutionnaire mais ça on le savait déjà.
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
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