samedi 25 juillet 2009, par
Vent frais du nord
De même qu’il faut couper les branches surnuméraires pour permettre aux plus vigoureuses de se développer, il y a nombre de critiques qui ne voient jamais le jour et qui sont étouffées dans l’œuf pour que le temps soit consacré à ce qui nous agite le plus. Ainsi un album aussi gentil et joli et insipide que celui des Das Pop n’a pas passé l’écrit. Si je l’évoque maintenant, c’est que le lointain souvenir m’en est revenu à l’heure ou d’autres formations du nord du pays mettent le nez à la fenêtre.
Team William a écumé avec un certain succès les concours et autres découvertes chez nos amis flamands. Si ce n’est pas toujours un gage de carrière, c’est un bon indicateur de maturité et de bonnes prestations scéniques. Et pour ce qui est de la fraicheur, ils ont commencé leur tournée de promo de l’album (qui passera par le Pukkelpop) en jouant dans des kots d’étudiants. Voilà qui donne le ton.
Il y a clairement des références anglaises dans ce combo. Elles sont manifestes derrière Wonderyear III et son mélange de chant placide et de chœurs avec de vrais morceaux de hoohoo dedans. On les retrouvera un peu partout tout au long de l’album et même dans leur patronyme.
Une des qualités, outre l’évident plaisir de bien faire, c’est une certaine variété.
Ils n’ont pas peur non plus de se lancer dans des chorus instrumentaux (First Snow), ce qui contribue à l’intensité de l’album. A l’opposé, on retrouve un côté forcément très gentil, un peu régressif peut-être (Judo Kid) qui évoquera des nineties indie à certains. Ca me plait un peu moins du coup, moi qui suis d’une manière générale peu friand du pop-rock à guitares.
Par contre, j’ai eu d’autres occasions de ma réjouir comme le plus élégiaque avec 70% . Au sein d’un même morceau il y a des variations d’ambiances vu que c’est avec une mélodie positive (Weezer, Rentals, certains Eels pop, ce genre…) qu’ils entament ce morceau qui tient en 3’30’’, ce qui au passage dénote un talent de concision. Et il y a plusieurs exemples du genre comme You Look Familiar ou Peptalk qui montre qu’ils peuvent survitaminer un morceau à partir du sol et c’est dans cette faculté à passer au-delà d’eux-mêmes qu’il faut chercher des motifs de satisfaction.
Comme souvent dans ce genre de groupe, c’est moins convaincant à tempo lent (Last Man On The Moon) parce qu’on sent le ralentissement un peu forcé. Mais il y a de vraies mélodies qui n’auraient pas besoin de guitares pour vrombir (You Have My Heart, Okay). Et les voix, même si elles n’ont rien de remarquable, collent très bien au style pratiqué, un peu déluré mais quand même très classique.
C’est comme ça la musique, il y a maintenant peu de latitude pour créer de véritables nouvelles formes. Il faut donc guetter le feu sacré, le groupe qui veut faire simplement de bonnes chansons comme si c’était la première fois. Et la santé de ces jeunes fait plaisir à entendre. Le résultat est en tout cas assez frais même si pas renversant d’originalité. Peut-être manque-t-il ce titre radiophonique qui leur ouvrirait toutes grandes les portes du succès mais ceux qui se pencheront sur l’album auront de bonne surprises pour un style léger.
Etrange de le dire comme ça, mais si ceci n’est sans doute pas un jalon du rock en général, c’est sans doute ce que j’ai entendu de plus frais venant de notre riant royaume cette année. Il manque peut-être une véritable identité identifiable pour vraiment faire décoller ce groupe mais au vu de la santé affichée ici, on reste à l’écoute. Difficile de prévoir quoi que ce soit dans une variété de pop toujours sujette à des carrières météoritiques, mais il y a du potentiel là-dessous.
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