vendredi 17 juillet 2009, par
un cigare Fideels ?
Orienter sa critique sur la pochette pompant la marque de Cigare cubain Cohiba est sans doute une bonne alternative pour cacher le fait d’avoir complètement rater la discographie de EELS. Vous êtes peut-être resté comme moi sur une affection toute adolescente des premiers titres de cet artiste assez singulier, souvenez-vous de Novocaïne For The Soul ou de Susan’s House, ou encore de son concert au 15ans de Radio21, c’était il y a longtemps. Alors serez-vous aussi surpris que je ne l’ai été en constatant l’ampleur de la discographie de EELS. Hombre Lobo est le 7ème album en une bonne dizaine d’année.
Donc cette jolie pochette, rappelant quelques bonnes soirées au mojito à Cuba, est une occasion -ni bonne ni mauvaise - de s’intéresser à nouveau à ce personnage et son univers imagé. Et c’est aussi l’occasion de rechercher cet autre single inscrit dans la mémoire radiophonique, ce Flyswatter sur l’album de 2000 Daisies of the galaxy. C’est sûr, ça date encore.
- Le paradoxe de la barbe -
Clairement ce qui surprend à la première écoute, c’est ce bluesrock un peu garage qui colore pas mal de coins de cet album, loin du rock synthétique des débuts, dans ce sens on se rapproche des texans barbus ZZTop. Tandis que la pochette rappelle plutôt les cigares cubains et la barbe de Fidel, on pourrait donc y voir la volonté d’entremeler le texas et cuba, joli symbole de la paix entre les peuples, à moins que ce ne soit celui de la globablisation ou du pillage culturel... ou alors simplement par goût des cigares. Dans tous les cas, c’est là une image du décalage du Mr Eels, Mark Oliver Everett.
Sur ses morceaux blues dignes du festival de Peer, Eels a probablement dû se tromper en branchant son ampli et mettre sa pédale de distorsion sur son micro. J’espère en tout cas que ce n’est pas sa voix qui produit cela, sinon bonjour les polypes. Il y a par ailleurs quelques excellents morceaux à partager avec tout le monde sur les routes d’été "Tremendous Dynamite,Fresh Blood". On découvre un compositeur d’expérience sur un album ence point très égal. Cependant ces blues distordus sont parfois rendus un peu trop fort sur l’album et sont heureusement alternés avec des balades mélodiques plus douces très reconnaissables par le style. Ce qui a par contre pour effet de jouer aux montagnes russes avec le volume.
"That Look You Give That Guy" et "In My Dreams" sont d’ailleurs deux balades très bien rendus, on a même l’impression de les avoir entendus auparavant, sans doute à cause de la similarité des arpèges utilisées.
Ensuite Hombre Lobo réfèrre aussi au mythe du loup-garou, d’où cette alternance entre la douceur et la rage, cette référence à l’homme devenant la bête (ou l’inverse diront certains). Ca n’est peut-être pas perceptible tout de suite mais on a sans doute affaire à un album conceptuel.
Autre point intéressant pour nous, Wikipedia montre les performances de cet album dans les charts internationaux, et on peut y voir
Belgian Album Chart (Flanders) 1
Belgian Album Chart (Wallonia) 43
Je ne sais pas trop quoi tirer comme conclusion, tant les facteurs à prendre en compte sont nombreux et au final ça n’ira dans aucun sens positif ou négatif. C’est juste comme cela, Hombre Lobo est premier dans les ventes à un seul endroit sur la planète, c’est en Flandres. Peut-être est dû aux généralement excellentes programmations des Radios. J’étais encore étonné l’aute jour des faibles parts de marché que peut faire PureFM par rapport à des RadioContact, RTL etc. La situation est peut-être meilleur au nord... si vous avez un avis sur la question, n’hésitez pas à le faire partager.
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