dimanche 13 septembre 2009, par
Trop is too much
Comme parfois chez nos amis Anglais, un buzz peut très bien être complètement mainstream. Les groupes vraiment barrés échappent souvent à l’attention des faiseurs de meilleur groupe du monde de la semaine. En effet, la jetabilité est l’autre caractéristique de ces groupes à qui on ne laisse souvent qu’une seule fois l’opportunité de voir la lumière.
Evidemment, c’est le Kiss With A Fist qui sert de porte d’entrée et de produit d’appel parce que plus catchy, plus direct, et le rock plus basique se combine mieux avec une voix qui peut se révéler un peu trop emphatique par ailleurs. Mais le morceau est assez atypique et peu représentatif du reste de l’album. Elle enchaine avec un blues qui fatalement en remet un peu. Mais bon, c’est quand même une des règles du genre, non ? On pourra donc apprécier ce Girl With One Eye.
La voix de la jeune Florence Welsh est le pôle d’attraction de la formation. D’une inclination soul qui détonne dans l’habitue profil bas de l’indie, elle peut à l’autre bout du spectre renvoyer à l’époque de Melanie Safka le temps du vibrato d’ I’m Not Calling You A Liar
On notera une ribambelle de sons additionnels (violons synthétiques). C’est qu’il y en a, des couches de musique. Plein. Un vrai plum-pudding musical parfois (Howl). C’est là qu’on voit l’album de producteur, pas d’artisan arrangeur. La différence est subtile ? Ecoutez Andrew Bird ou Owen Pallett (voire Sufjan Stevens) et la distinction est claire. Sans doute ceci est-il destiné à une diffusion plus large. Et puis quand on se renseigne, on se rend compte qu’il y a un certain Paul Epworth à la manœuvre. Le moins qu’on puisse dire est qu’il a eu la main lourde. Car on est quand même dans le too much sur Rabbit Heart qui se présente comme trop riche, trop ampoulé mais qui en tire justement son intérêt. Encore une fois, c’est une pure question d’appréciation. Pitchfork par exemple, qu’on peut rarement accuser de sombrer dans la facilité, a bien coté ce premier album.
Le positionnement n’est pas le même mais on ne peut s’empêcher de mettre les choses à plat et comparer à ce qu’on écoute d’autre. A cet égard, l’album de Bat For Lashes revient en mémoire pour trouver Cosmic Love moins bien. Pourtant, c’est dans cette direction qu’ils semblent aller assez souvent (Blinding) mais le son plus lisse et trop travaillé diminue fortement l’émotion potentielle. On pourrait être moins charitable et évoquer Enya si l’intensité n’était supérieure.
Il y a aussi cet héroïsme eighties permis par le développement de la course aux armements de production mais qui n’est pas toujours de la classe requise (Howl). Ca atteint sa cible sans doute mais bon, on n’est sans doute plus cette cible. Même s’il faut reconnaitre une vraie maitrise là-dedans. Je préfère la simplicité d’un My Boys Build Coffins au single sorti (Hurricane Drunk) qui me semble un des morceaux les plus faibles de ce Lungs.
La volonté de bien faire et d’en mettre plein la vue rend cet album bling-bling moins sympathique alors qu’un peu de retenue ou de subtilité aurait rendu le tour plus digeste, ou moins cantonné à une écoute « de fond ». Il n’en reste pas moins que Florence Welsh a d’indéniables qualités vocales et d’écriture mais j’attendrai plus de sobriété dans les arrangements avant de succomber.
C’est un phénomène que j’ai du mal à m’expliquer. Il m’est difficile voire impossible de me plonger dans des œuvres récentes d’artistes que j’ai beaucoup aimés il y a longtemps. Si dans certains cas c’est la qualité de leurs albums qui est l’explication la plus facile (Muse, The Killers, Foals...), c’est plus mystérieux en ce qui concerne Radiohead, Nick Cave ou PJ Harvey.
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