jeudi 30 juillet 2009, par
Tout en haut du gratte ciel
Mais qui est donc ce Julian Plenti ? Secret de polichinelle, c’est un pseudonyme utilisé par Paul Banks, le leader du groupe New yorkais Interpol que tout le monde connait et que l’on ne présente plus. Il est accompagné par le guitariste de Ratatat Mike Stroud et du batteur d’Interpol Sam Fogarino.
Pourquoi utiliser un pseudonyme ? Alors que sortir un album solo sous son vrai nom ferait probablement tripler les ventes. Peu d’infos circulent sur le pourquoi du comment, mais apparemment, Banks écrit depuis de nombreuses années sous ce pseudonyme (bien avant Interpol) et certaines compositions de cet album dateraient de plus de 10 ans. D’un point de vue plus personnel, je pense qu’il a simplement voulu se faire plaisir après le raz de marée de tournées-promotions que le dernier album d’Interpol a provoqué (le fantastique Our Love to Admire).
L’album débute avec only if you run, une basse ronde, une batterie simpliste et un arpège de guitare. La voix de Banks est difficilement reconnaissable au début et le morceau fait furieusement penser à Beck.
Fun that we have part sur des bases plus entraînantes avec un bon riff de guitare et quelques sonorités électroniques ajoutées ici et là. Skyscraper est la première vraie bonne surprise, une très belle balade piano-guitare sèche-violon et la voix inimitable de Paul banks finalement très à l’aise dans des compositions qui ne tournent pas uniquement autour de sa voix comme c’est souvent le cas chez Interpol. Games for days est un titre rock plus classique taillé pour le live.
Madrid song et No chance survival enfoncent le clou et on rentre totalement dans l’univers du disque, un mélange de rock et de petites sonorités electro, le tout enrobé par la voix de Banks. Que demander de plus ? Des morceaux calmes et hypnotiques, mais sans cette gravité et cette noirceur qui entourent les compositions d’Interpol (dont Banks est l’unique compositeur je le rappelle). On the esplanade écrase tout sur son passage et est probablement une des plus belles chansons qu’il ait jamais écrite. Petit bémol sur les 2 derniers morceaux totalement anecdotiques et qui sentent le remplissage à plein nez.
Pour être franc, étant un immense fan d’Interpol, je partais déjà avec un avis positif sur ce projet solo, mais Paul Banks parvient à sortir un disque en apparence simple, mais en réalité rempli de petits détails qui se révèlent au fur et à mesure des écoutes (je recommande fortement l’écoute au casque) et qui s’éloigne totalement de l’univers de son groupe. Une véritable réussite, espérons qu’il ne considère pas cela comme un simple écart et qu’il en fera quelque chose de récurrent.
Lien video – On the esplanade Live
Conor Oberst a aquis très tôt un statut culte, le genre dont il est compliqué de se dépêtrer. Lui qui se surprend ici à avoir vécu jusque 45 ans (il y est presque...) nous gratifie avec ses compagnons de route Mike Mogis et Nate Walcott d’un album qui suinte l’envie.
Cette envie se retrouve notamment dans la mélodie très dylanienne d’El Capitan. On peut retrouver quelques préoccupations du (…)
On a fatalement un panthéon de groupes indés attachants. Et tout en haut figure cette formation du Minnesota. On pourrait aussi citer The Rural Alberta Advantage ou Port O’Brien au sein de cet aéropage héritier d’une époque où l’engagement total était un style en soi. Le résultat est un charme fou lié à cette intensité réelle.
Hors mode donc mais leur inclination pro-climat, leur volonté de (…)
Prendre son temps pour écrire une critique de Loma, ça tombe sous le sens tant la richesse ce troisième album nécessite un certain approfondissement. Même si on fréquente musicalement Jonathan Meiburg depuis 20 ans, découvrir un album de Shearwater ou Loma n’est jamais anodin et il faut un temps pour que toutes ses subtilités se dévoilent. Il en a été de même ici. Petit rappel des faits, Loma (…)
Ça fait belle lurette que le style de John Grant a évolué, et on ne cherche plus depuis longtemps des traces de son fantastique Queen of Denmark. Mais on sait aussi que ce qu’on a aimé à l’époque se trouve toujours sous une forme différente. On le découvre au détour du son profond de Marbles par exemple.
Triturer sa voix est un choix étrange quand on sait à quel point c’est un de ses atouts (…)