mercredi 26 août 2009, par
Terre de feu la Suisse n’est point
Alors que certains arpentent les plaines de Kiewit, le hasard du calendrier m’emmène à Lausanne et par la même occasion au For Noise festival de Pully (à côté de Lausanne). On me vante une belle affiche et un site aux dimensions réduites. Je ne serai pas au bout de mes surprises car rien ne ressemble aux formats qui courent dans nos contrées.
La scène principale se pare néanmoins d’une belle affiche. Je rate malheureusement le jeudi avec Moriarty et Deerhunter. Petit détail, nous sommes parqués à un jet de pierres de l’entrée mais un système de navettes gratuites (trop nombreuses pour être pleines, ce sont les navettes qui attentent les festivaliers !) nous amène devant l’entrée exempte de file. J’apprendrai qu’il reste des places pour tous les jours. C’est cher, Suisse oblige, mais des tarifs réduits existent pour les étudiants et les chômeurs. Le festival s’étend en fait sur 3 jours de 19h à 2h avec 3 scènes dont une digne de ce nom par la taille, les autres étant abritées dans un immeuble servant de salles de fêtes auparavant (dans la fameuse Abraxas si j’en crois les locaux). S’y produiront des Djs et autres lives locaux.
Arrivé sur le site je découvre donc la scène principale très modeste, le site accueille +/- 2500 personnes. Bref il est possible de boire une bière assis au fond du site en restant à 40 mètres de la scène ! Renseignements pris, le festival en est quand même à sa 9ème édition.
Le vendredi c’est la projet The Fly de Erik Truffaz qui nous accueille. Jazzman de renom, il met ici en avant Sly Johnson de Saïan Supa Crew. Ce dernier fait une incroyable démonstration de beatbox et autres bruitages loopés en live grâce à son sampler à la Dosh ou Anaïs, c’est selon. Tout y passe, des rythmiques aux infra basses sorties de son nez et autres voix transformées. Les rythmes sont souvent très calmes et posés sans fioritures très loin d’un rap tape à l’œil, on vogue ici dans les ambiances envoutantes du dub et dubstep. Le batteur donne la réplique avec brio. Même si la réputation de Truffaz n’est apparemment plus à faire, je n’ai pas été convaincu par sa prestation où il a confondu mise en retrait et soutien en dessous du minimum syndical. La formation s’en trouvait malheureusement parfois déforcée. Néanmoins la performance sera globalement bluffante. Le tout étant rendu dans des conditions parfaites, placé au 1er rang (y a de la place profitons-en) et une acoustique sans faille. Les boules quies ne sont pas nécessaires mais néanmoins disponibles gratuitement à l’entrée puisqu’on nous prévient que le volume peut attendre 100dB ! (J’y reviendrai plus tard).
Débarque ensuite Mike Skinner de The Streets qui nous livre sa prestation habituelle. Egal à lui-même, il joue avec le public en ressortant les mêmes jeux que l’année passée aux Ardentes. Ca sent plutôt le réchauffé mais force est de constater qu’il y met toujours autant de sincérité (ou de professionnalisme) pour que l’artifice passe et le public très calme y répondra finalement positivement et sortira même de sa léthargie lorsque "Everybody goes low... and jump !". Bref une bonne ambiance, mission accomplie pour The Streets.
La grande scène est clôturée par Metronomy dont j’avais toujours eu de bons échos et l’écoute de leur album m’avait laissé présager un bon potentiel scénique. Je ne fus pas déçu. Le look est très hype. La batteuse n’est pas pour déplaire et la cohésion sur scène est bien présente. Une petite boule blanche vient s’éclairer en rythme sur chacun des musiciens (ca ressemble un peu aux Oods du Doctor Who)., Le style est electro rock, un peu comme Hot Chip. C’est très direct, rythmé et varié comme un format pop. Au menu du rappel c’est le très rock’n roll « You could easily leave me » qui est accueilli mollement par un public qui semble déjà trop fatigué alors qu’une hystérie générale était de mise.
Nous entamons déjà le dernier jour avec The Black Angels qui se définissent comme un groupe de rock progressif dans les contrées de Jesus and Mary Chain. Loin de mes horizons musicaux habituels, je patiente au bar en attendant Ghinzu ! Et oui, même s’il était facile de voir le groupe aux Ardentes ou Pukkelpop, les conditions sont autrement plus intimes. Le public est certes plus nombreux mais l’ambiance reste familiale. John Stargasm est apparemment plus qu’en forme (on me confiera qu’il en tenait une belle en coulisses) mais cela n’empêche pas d’assurer et d’en mettre plein la vue aux helvètes. Le groupe commencera avec Mirror Mirror qui balance toujours autant son lot de gros son. Ils reviendront ensuite sur Blow pour mon plus grand plaisir. L’intensité est présente et leur plaisir de jouer transpire. Véritable groupe de rock, les musiciens courront sans arrêt sur la scène au grand dame des techniciens. Pas d’incident technique à déclarer. Le son ne dépassera pas les 100dB au plus grand plaisir de nos oreilles (ceci est un message personnel à destination des organisateurs d’évènements mal-entendants : 100dB c’est suffisant !) . En effet un petit festivalier bien équipé était à 3 mètres des baffles avec un sonomètre qui faisait apparemment aussi office d’enregistreur. On pouvait y apercevoir le volume de 100dB. Ils sont quand même bien équipés ces festivaliers suisses ! Bref nos ambassadeurs ont fait leur preuve sur un public vierge (malgré un précédent passage au Paleo festival). Une fois encore, l’accueil fut en deçà des espérances et une phrase criée en fin de concert par un festivalier résume l’esprit « Bandes d’enfants gâtés ! ».
Ebony Bones vient fermer la grande scène pour de bon. Une pléthore d’artistes envahissent la scène pour un grand mélange des genres. Les chanteuses sont affublées de tenues africaines version fluokids. Elles nous gratifierons de danses africaines sur fond electro rock assez dur et opaque contrastant avec ce déluge de couleurs. Je m’attendais à une fête sur scène mais l’omniprésence des percussions lourdes rendent la sauce indigeste. Bref on passe.
Nous finirons notre petit tour en visitant les scènes secondaires sympathiquement décorées hébergant des DJ electro et un DJ mythique local qui fera un revival des soirées données en ce lieu il y a 10ans. La navette nous reconduira bien entendu devant notre voiture.
Finalement ce festival permet des conditions d’écoutes très proches de meilleurs salles de concerts. L’affiche proposé est de variée et de qualité (voyez l’année précédente pour info : Mercury Rev, Tricky, Birdy Nam Nam ou encore Zoot Woman) et les particularités Suisses lui donne un aspect charmant. A découvrir si vous êtes dans le coin (ce n’est pas toujours le même weekend et donc pas forcément incompatible avec le Pukkelpop)
les site du For Noise Festival
Quelques photos (de piètre qualité vu le matos à disposition ... un gsm)
The Fly - Truffaz, Johnson & Garcia
The Street
The Street, cette vue est prise du fond du festival, le pilier rose étant l’entrée.
Metronomy
Ghinzu
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