samedi 26 septembre 2009, par
Il y a de multiples façons d’exprimer la mélancolie. Il y a l’élégie frontale par exemple, la communication primaire d’une douleur ou, le plus souvent, des signes qui y sont associés. On a alors des chants plaintifs et souvent pénibles. On ne va pas trop s’attarder là-dessus puisque la chanteuse du jour fait l’inverse, à savoir distille un état d’esprit sans avoir l’air d’y toucher.
C’est étrange que deux des chanteuses qui m’ont montré d’autres mondes musicaux possibles il y a un paquet d’années reviennent en même temps en cette rentrée 2009. On vous parlera très bientôt du second album d’Hope Sandoval accompagnée de ses Warm Inventions. Mais pour le moment, c’est le cas de la tellement attachante Lisa Germano qui va nous occuper.
Les passages au piano sont d’une intimité rare et installent une ambiance de bric-à-brac. Laissez le premier morceau Marypan agir. Si l’ambiance ne s’y prête pas, vous le saurez tout de suite. Reportez donc l’écoute à un moment plus propice. Parce que dès le second morceau, on entre dans le vif du sujet et on peut dire que cette ambiance pourra paraitre étouffante. Les mélodies ne sont pas toujours transparentes et on retrouve ses inflexions typiques (The Prince Of Plati) mais certains morceaux se rendent plus vite familiers (Cocoon)
Au final, cet album paraitra plus ‘brut’ que le précédent qui me l’avait rappelé à mon bon souvenir. Entendez par là que la guitare acoustique mène plus les échanges. Il faut quand même le préciser, l’univers de Lisa Germano est doux d’aspect mais fondamentalement vénéneux. C’est pourquoi même pour un album aussi court (moins de 34 minutes) il y a de nombreuses respirations instrumentales.
En arrière plan se superposent des couches de bruits épars et variés, mais le tout reste discret à pour une oreille qui écoute l’ensemble, on n’est pas chez Coco Rosie (la comparaison avec Germano m’a toujours empêché d’apprécier les New-Yorkaises). Sa voix évidemment est un des traits essentiels de tous ses albums. Elle semble porter toute la lassitude et l’humour noir du monde et elle m’a souvent accompagné, au détours d’albums aussi essentiels que Geek The Girl (mon préféré parce que découvert en premier) ou Excerpts From A Love Circus. Si vous ne connaissez pas encore l’univers particulier de Lisa Germano, ce sont sans aucun doute des portes d’accès plus évidentes que ce dernier album. Mais cette artiste singulière a encore une fois livré une œuvre mystérieuse et attachante, qui une fois encore m’a rappelé qu’il existe d’inexpugnables îlots d’intimité vers lesquels je reviendrai toujours.
Myspace
En bonus, un petit article avec de la vision et de l’écoute. C’était quand même chouette Radiolibre.
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