mercredi 16 septembre 2009, par
Echappée
Ca va faire maintenant 5 ans qu’on n’avait plus beaucoup de nouvelles discographiques de Karin Clercq. Comme j’imaginais bien qu’elle n’avait pas perdu sa voix qui me plait, aucune raison de ne pas se procurer cette vie buissonnière qui sonne comme une invitation.
Autant le dire, cet album est une petite déception. Sans doute le bon souvenir des albums passés et une longue attente en sont-ils les origines mais il y a quelques maladresses qui gâchent occasionnellement l’écoute. Ou, du moins, j’ai préféré les deux autres albums à celui-ci. Je vais tenter d’expliquer pourquoi. On est là pour ça, pas vrai ?
Tout d’abord, un manque de risque dans les orchestrations rend l’écoute moins gratifiante. C’est un des travers courants de la chanson française. Il est vrai que le second album portait la patte de Guillaume Jouant et que cette empreinte était envahissante vu qu’on retrouvait beaucoup des éléments des premiers albums de Miossec (auxquels participait Jouant) comme les accords plaqués et les intrusions de trompette. Il manque maintenant cette homogénéité, pas embêtante en soi mais on sent un certain manque de structure mélodique. Ce n’est pas grave quand le thème est assez personnel (La Ville) mais les circonvolutions manquent parfois de limpidité.
L’autre petite réserve que j’aurais porterait sur certains textes qui me touchent moins (Kermesse) ou qui proposent l’incongruité d’un calembour facile (J’ai perdu le nord/je suis complètement à l’ouest) sur une chanson qui est entièrement au premier degré et s’y trouve ma foi fort bien. Ou alors c’est juste le refrain qui ne marche pas, lieu commun compris pour On Veut Toujours Ce Qu’on A Pas/Et quand on l’a/On n’est jamais content de c’qu’on a/J’comprends pas. Alors que le reste de la chanson est très bien. Dernière remarque désagréable, je n’ai pas senti l’embrasement que le thème du duo avec Vincent Liben (membre des pourtant fort convaincants Mudflow) promettait. Sans doute le morceau écrit par Ozark Henry est-il trop lisse. Parce question sensualité, Karine, hein, quand même…
En clôture on a droit à une pièce semi-réaliste comme ce qu’on a pu entendre chez Florent Marchet. D’ailleurs, on le reconnaît ici, parmi d’autres de nos compagnons de route (Dominique A.). Comme tout l’album n’est pas articulé autour d’un thème (comme l’excellent Frère Animal), je ne sais pas d’où ce morceau provient. Si vous en savez plus que moi (la bio est muette pour le coup), je suis preneur.
Il y a de fort bonnes choses aussi sur cette vie buissonnière. Petits Mensonges par exemple, qui narre cette brève rencontre racontée simplement, à hauteur d’homme avec un recul qui permet quand même l’empathie, et une relation pas plombante de ces renoncements, sans aigreur ni jugement, de la pudeur bien placée. De même, la plage titulaire fait mouche dans son souffle de liberté. J’ai aussi apprécié Des Instants Choisis quand l’intensité déboule ou le ton intemporel de Le Bord du Trottoir. Et puis cette voix me touche toujours, le sentiment d’abandon que cette grande fille arrive à y mettre fait que malgré quelques menues réserves je suis bien content de la retrouver.
Il y a des albums qui donnent envie d’en savoir plus. Alors on cherche longtemps pourquoi on aime ça et on ne trouve pas vraiment. Reste cette évidence, Auren nous fait une très belle proposition de pop en français et on se contentera de ça. Apprécier est mieux que comprendre après tout.
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