lundi 28 septembre 2009, par
Passez au composite
« Encore un ! ». J’avoue que c’est la première pensée qui m’a traversé l’esprit à la première écoute. Les groupes de folk tordu et aérien se sont en effet multipliés comme des champignons sous la pluie et l’impression d’écouter une nouvelle mouture d’Animal Collective jouée à la main était quand même prégnante. Sauf que les délires abstraits des New-Yorkais sont ici remplacés par des morceaux plus habituels sans doute, mais servis par un son sans faille. On se calme donc, on s’installe et on profite. Voici pourquoi.
L’impression de pouvoir raccorder ce groupe à une famille de formations va sans doute me pousser à un name-dropping. Alors oui, il y a des airs de Fleet Foxes et Animal Collective et si comme beaucoup vous avez pointé le dernier Grizzly Bear dans les albums que vous aimez, ceci est pour vous sans la moindre trace d’hésitation. Du groupe de Seattle on retrouve des morceaux uniquement basés sur des harmonies vocales et un clavier, le tout noyé de réverb’ (Golden Bell). Encore une fois, quand les références sont plus littérales, on perd en personnalité.
Il est plus intéressant de voir monter sous nos yeux un Beach Town. C’est ainsi que la musique ‘floue’ bénéficie d’une intensité en bonne et due forme. De même, le passage instrumental de Grow est bien réjouissant et enlevé. C’est dans ces moments-là que le groupe amène non pas son originalité mais sa raison d’être. Dans les bons morceaux denses et accessibles immédiatement se trouve la raison d’écouter ce Family. Comme le dernier Celebration qui semble un morceau-synthèse pour se rappeler à notre bon souvenir. Commençant sur des bases ambient, il évolue vers un modèle déjà entendu sur l’album, avant de montrer de belles dispositions de guitares gorgées de soleil (et de réverb’).
Cet air plus ensoleillé qui peut aussi évoquer Yeasayer.puisqu’ici aussi la basse est plus présente que dans les autres groupes. Et on passe d’un folk hippie plus standard qui sonne comme de The Acorn (Morning Song) à l’autre lisière plus abstraite, celle de la mélopée lysergique de Panda Bear par exemple. Je suis cependant moins sensible à Family même si le potentiel est palpable. C’est qu’on a déjà entendu ce genre de choses. Mais ils peuvent aussi distiller un côté hymnesque à la Arcade Fire (Forgive Me) ou montrer que des chœurs peuvent aussi distiller de la mélancolie (Neahkanie) avec une aisance mélodique
Comme vous le voyez, on peut aussi penser que c’est une musique qui ratisse large, en brassant un peu tout ce qui a eu un succès critique ces dernières années (voyez les albums de l’année de Pitchfork, ce genre…). Mais évidemment ce qui les sauve, c’est qu’il y a ici des morceaux et un enthousiasme de tous les instants. Alors oui, on peut penser que c’est opportuniste, mais très subjectivement (je suis là pour ça après tout) j’aime beaucoup par la facilité mélodique qui ne sent pas la volonté de complication inutile et une musicalité indéniable. Mine de rien, on est loin du battage de début d’année autour d’Animal Collective et j’ai trouvé plus de raisons de m’enthousiasmer.
Si les noms évoqués vous inspirent un profond ennui ou s’ils vous sont tous inconnus, je vous conseille franchement d’aller voir ailleurs. Pour les autres, voici un album gorgé de soleil qui ne réinvente pas le folk drogué, certes, mais amène des morceaux souvent plus immédiats et réjouissants que ceux des modèles (sisi). Alors que la scène des groupes qui usent et abusent d’harmonies vocales pour livrer un folk ensoleillé et à haute teneur psychotrope est déjà bien établie, arriver après (ceci est le second album, je vous l’accorde, et le premier m’a échappé) est finalement plus difficile puisqu’il faut intéresser des oreilles déjà habituées mais on peut dire que cet album y parvient parce que c’est le plaisir d’écoute qui est sollicité. Alors, oui, il y a de fort bonnes chansons donc, oui, ceci est un bon album. Et oui, je le conseille.
Article Ecrit parOn associe depuis toujours Sharon Van Etten à Shearwater. Outre un copinage qui les a vus partager la scène le temps d’une tournée et de quelques morceaux, il y a cette pureté, cette émotion affleurante qui émeut sans autre forme de procès. C’est un don que certains artistes ont. S’ils parlent tous peu ou prou d’eux-mêmes, certains semblent parler à chaque auditeur en particulier.
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