vendredi 16 octobre 2009, par
On ne peut pas dire que la chanson française, ou, d’une manière générale la chanson en français soit une des marottes de ce site. En effet, depuis deux ans, on n’en compte qu’une poignée. De plus, je reste souvent dans mes habituels Miossec – Dominique A – Marchet. Question d’affinités, c’est tout. On n’ira pas là-bas aujourd’hui même si on ne s’en éloignera pas trop comme on le verra.
Ce projet d’ailleurs est un peu atypique puisqu’il prend la forme d’un livre illustré qu’accompagne le cd. En plus des testes parlés et chantés, vous aurez aussi droit au carnet de bord (de fuite ?) de Charlotte Mildray. De la belle ouvrage donc. Quand on manque un peu de références comme moi, on ne peut s’empêcher de penser au terrifiant Frère Animal d’Arnaud Cathrine et Florent Marchet. On songe aussi à ce morceau atypique du dernier album de Karin Clercq. Et puis on entend la voix de Cathrine et c’est étrange de penser qu’une des meilleures choses en chanson française n’est pas un chanteur mais un auteur. D’ailleurs, les passages lus sont souvent fort bien. D’une manière générale, les passages chantés m’ont moins touché dans leur âpreté (parfois proche d’une Françoiz Breut que j’apprécie) que les textes eux-mêmes ou les instrumentaux qui m’ont plus plu. C’est de toute façon un album qui prend son temps, trouve son propre tempo.
La Julie de l’histoire est Julie Rey qui a rassemblé pas mal de monde autour d’elle. Par exemple, c’est Bastien Lallement Il intervient notamment sur la troisième chanson, il est question de prendre la mer et le champ lexical ne peut que ramener à la chansonL’horizon du fabuleux album de Dominique A. Mais il semble que les personnages sont encore à quai et qu’ils hésitent à se lancer. On pourrait parler de prequel donc, avec une ampleur fatalement moindre puisqu’il n’est pas question de grands espaces mais de rêves d’ailleurs. Le second volet instrumental est d’ailleurs fort réussi, prenant sans emphase.
Il y a des artistes francophones qui peuvent faire swinguer la langue de Molière ou Shakespeare, et puis il y a cette façon unique de créer une œuvre personnelle sur les deux plans littéraire et musical. Sans doute est-ce indissociable d’une certaine tradition française qui ne conçoit pas d’ambition sans littérature. Il y a aussi de l’anglais d’ailleurs, ce qui fait sonner une chanson minimaliste comme plus courante vu que le secteur est toujours aussi encombré. Un violon arrive à point pour relever le tout, tout comme sur le premier morceau mais c’est ailleurs qu’il faudra chercher les raisons de s’enflammer.
Des passages plus viscéraux comme cette fin de morceau final (en multiples parties) qui s’allonge dans un chorus des plus réussis, ne s’occuper pas de l’immédiat mais présente certaines voix pleines de soul et un maelstrom qui termine en intensité cet album. C’est ça aussi que j’aime bien, cette faculté de prendre son temps, de laisser monter un pur moment musical. D’ailleurs, rien n’est vraiment prévu pour être isolé de son contexte.
On ne peut pas résumer simplement un mélange pareil de styles, d’intentions et de résultats. Je me bornerai à dire que la Balade de Julie S est pour ceux qui veulent voir ce qu’il y a au-delà d’une chanson française plan-plan et ronronnante, et qui aiment prendre le temps de s’imprégner d’un univers. Ce sont à ces esprits curieux qu’il convient de conseiller cet album à prendre comme un projet cohérent.
http://www.myspace.com/laballadedejulies
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