mercredi 11 novembre 2009, par
Suite et Fin
Etrange idée d’archive de déjà se rappeler à notre bon souvenir quelques mois à peine après un Controlling Crowds un peu inégal entre ses moments de grâce et plus poussifs. C’est que l’album précédent comprend les trois premiers volets d’un projet qui en compte quatre. Non, vous n’avez pas raté deux épisodes, c’est juste un concept qui est passé un peu au-dessus des tètes de tout le monde. Il faut dire aussi que servir les deux albums en même temps aurait sans doute été plus lourd
Mais ce n’est pas cette pose qui est importante. Parce que cet album moins attendu ménage de bons moments parce qu’étrangement on sent une ambition un peu moins grande. Les morceaux plus anodins sont moins plombés que les plus faibles du premier volet (enfin, des trois premiers si vous avez suivi) et c’est sans doute ce qui rend l’écoute intégrale de ce part IV plus gratifiante.
Pour le reste, c’est un album d’Archive qui fait de l’Archive. D’un coté, on a droit à leurs douceurs minimalistes clavier-voix (To the End). Et ils se rappellent sur la fin (Pictures) que les choses les plus simples peuvent marcher aussi. De l’autre coté, il y a les inévitables montées très linéaires mais qui souvent font mouche (Empty Bottle), parce qu’on se laisse emporter, tout simplement, et que leur sens mélodique est patent. On peut dire que leur mélange d’écriture classique et d’ambiances plus synthétiques leur appartient, mais parfois les morceaux de base sont quand même un peu nunuches. Enfin c’est l’impression que j’en ai eu quand mon état d’esprit ne me permettait pas de complètement succomber, à, disons, The Feeling Of Loosing Everything avec ses passages à la Pink Floyd circa 1975.
Le plus étonnant, c’est que parfois on a un morceau dénué de leurs caractéristiques comme Remove qui glisse littéralement dans l’oreille par la faute d’une émotion qui n’arrive pas à percer sous la toile lisse de la production. Et d’un chant pas toujours évocateur non plus. La voix masculine est délicate mais manque de cachet pour se suffire à elle-même. On pense à celle de Stars moins l’emphase. On retrouve aussi ces passages au phrasé hip-hop pompeux qui me plaisent toujours aussi peu. Il faut dire qu’ils sont soutenus par des structures musicales plus faibles aussi. (Lines dans sa première partie) et que le flow mécanique d’un Thought Conditioning semble avoir été caramélisé dans les années 90.
Comme on a en même temps sur le grill l’album des Memory Tapes qui mélange adroitement de très travaillées orchestrations, on ne peut s’empêcher de faire le rapprochement et constater qu’on n’attend plus d’Archive qu’une nouvelle livraison de titres qui ne referont pas le monde. Nous sommes en 2009 et entreprendre d’injecter de l’humanité et de l’émotion dans de la musique électronique plus froide a déjà été tenté et réussi plein de fois. Dans le genre et de cette année, l’album de Sebastien Schuller est beaucoup plus touchant en la ramenant moins.
On choisira alors son camp, trouvant soit un gout de trop peu (Come On Get High) soit estimant qu’on n’attend plus l’émotion supérieure de ce groupe, mais une série de nouvelles chansons d’un style qu’on connait par cœur et voit venir de loin. Et comme on n’a pas ici les épluchures du premier mais un album de tonalité un peu différente, plus léger, moins ambitieux et qui puise sans doute dans sa relative simplicité son intérêt.
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