vendredi 12 février 2010, par
Pas la porte d’entrée idéale
La dernière fois qu’on a entendu parler de Silver Mount Zion (le nom aux mille variations), c’était en backing band du formidable album de Vic Chesnutt qui nous manque déjà cruellement.
Ils lancent les hostilités franco de port avec un morceau de plus d’un quart d’heure qui ménage son lot de spectacle. Dans leur style le plus habituel. Arpèges lents, voix éraillée, violons en soutien pour commencer. Et on est chez soi, et content d’y être parce que ce début est engageant. Puis, de façon assez naturelle, ça en devient un peu décousu, alternant les moments de bruit et de fureur qui font mouche et les moments de bruit et de fureur qui font juste du bruit. Pour connaitre leur discographie, c’est la première fois que ça apparait de façon aussi flagrante.
Il y a sans doute une « école de Toronto » pour mettre ainsi à nu tant de voix craquées, de violons saturés, de guitare en liberté. Ce n’est pas du post-rock, c’est un rock chaotique et lancinant, un peu éprouvant sur la longueur ou si votre humeur n’y est pas, mais d’une humanité qui renverse tout. On adhère en bloc au style ou on reste sur le pas de la porte. Leurs voisins de label de Do Make Say Think sont plus propres dans leur façon de faire, donc ne pensez pas qu’il n’y a pas de variations à l’intérieur de ce genre.
Il y a déjà un an et demi, lors de leur concert au Bota, je me souvenais d’un long morceau au titre un peu long. Il s’agissait vraisemblablement d’une apposition de deux morceaux présents ici. La première partie I Built Myself A Metal Bird ne tient que sur leur énergie. I fed My Metal Bird The Wings Of A Metal Bird quant à lui comporte des moments qui sont un peu longuets, comme une intro à accorder ses instruments. Je veux bien qu’on ne peut pas avoir de climax toutes les 5 secondes, mais ça peut favoriser le décrochage. De même, le paysage désolé d’un Kollaps Tradixional pourra décourager le randonneur distrait en transition entre deux zones de densité émotionnelle plus haute.
On ne juge pas un album de Thee Silver Mount Zion pour sa capacité pop à emballer des chouettes mélodies dans un format compact. Les occasions de s’enthousiasmer ne manquent sans doute pas sur cet album, mais il n’y a rien qu’on pourra faire écouter à un nouvel auditeur pour le charmer à coup sûr. Si l’énergie est encore plus présente par le passé, elle est au service de morceaux qui ne sont pas parmi leurs meilleurs. C’est donc clairement un album qui satisfera ceux qui sont déjà familiers mais pourrait laisser sur le pas de la porte des esprits simplement curieux.
Même si tous les styles et mélanges potentiels coexistent actuellement, force est de constater que certains ont perdu de leur vigueur. Très présent en nos colonnes il y a plusieurs années, le post-rock s’est fait plus rare. Et pas à cause d’un revirement de nos goûts, c’est l’offre qui s’amenuise. L’effet positif sans doute, c’est que les sorties ont plus de chances de se singulariser. Comme par exemple (...)
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On a vérifié pour vous, le Luxembourg n’a pas d’accès à la mer. Pourtant, le collectif articulé autour de Claire Parsons évoque l’élément liquide. On pense à Selfless Orchestra qui mêlait post-rock et défense de la Grande Barrière de Corail. De post-rock il est aussi question ici, même si quand ils pratiquent le genre ils le mâtinent d’une pincée de big band. Ça donne Trash Tub, le genre de morceau plus (...)
Peu de groupes ont pu garder une image de sympathie aussi tenace au fil des années. Avec ce neuvième album pour autant de critiques ici, pas de doute, on est en terrain connu. La continuité est aussi assurée par ce line-up inchangé depuis le dernier album et le même Patrick Ford qui assure la production tout comme celle de !!!.
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On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. C’est via un album soyeux qu’on écoute encore beaucoup 20 ans après qu’on a fait connaissance du talent tellement attachant de Leslie Feist et on n’a jamais décroché parce qu’elle ne nous a jamais déçus non plus.
On n’a qu’une chance de faire une première bonne impression. Et c’est avec le délicieusement psychédélique In Lightning qu’elle revient (...)
Il me faut commencer par une confession : j’ai un peu de mal avec les accents québécois trop typés ou le créole en chanson (seulement en chanson, je précise...). C’est comme ça donc cette écoute commençait par un petit handicap. Alors on se lance, histoire de voir si on arrive au bout d’une écoute. Et ça marche, alors on recommence, encore et encore.
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Il est troublant de noter le retour de Metric quelques semaines après celui de Stars. On associe mentalement les deux groupes de Toronto parce qu’ils sont contemporains, que les chanteuses ont toutes deux participé à des albums de Broken Social Scene et surtout parce qu’ils ne nous ont jamais vraiment déçus.
On sait tout de suite qu’on ne le sera pas cette fois-ci non plus grâce à Doomscroller. Leur (...)