mardi 6 avril 2010, par
Aujourd’hui c’est piscine
High Places est un duo mixte américain dont on avait apprécié le premier album, surfant sur la vague Animal Collective avec une simplicité pop qui s’éloignait des prises de tête conceptuelles. Leur retour ne déclenchait pas une attente hystérique en notre chef je dois bien dire. Un peu à tort parce que la bonne surprise vient d’une vraie pulsation, d’un un rythme indéniable. The Longest Shadows est ainsi immédiatement assimilable, sympathique dès les premières secondes de la première écoute.
On Giving Up est encore meilleur, avec sa basse un peu dark et entêtante, comme une encontre improbable entre Siouxie et Animal Collective dans la grande profondeur d’une piscine. C’est encore une fois le son qui emporte l’adhésion de cette bombe froide qui se place comme un des incontournables de cette année qui s’essouffle un peu. Donc on peut dire ce ces deux premiers morceaux me sont apparus comme d’excellents titres new-wave déviants. Il faudra attendre la mélopée d’On A Hill In A Bed On A Road In A House ou le When It Comes final (qui reprend ce son de ‘guitare’ plein de chorus assez froid) pour que le niveau retrouve les hauteurs des deux premiers morceaux.
Entretemps, cette pulsation aura un peu manqué, ce qui aura rendu cet album passionnant par intermittence seulement. Canada par exemple, s’il ne démérite pas avec sa guitare triturée, ne parvient pas à rester en mémoire. Je vous accorde également que ce n’est pas le sifflotement qui est le but ultime d’une musique pareille. Même si Constant Winter pourrait l’être sans trop de problèmes.
La voix est toujours complétement planquée sous des tonnes d’effets. Haut perchée, elle reste charmante et distanciée, mais sur la longueur, elle semble souvent utiliser les mêmes procédés. Cependant, elle n’est pas présente partout vu que certains titres sont instrumentaux, comme The Channon ou Drift Slayer, drone que viennent relancer des percussions. Comme chez Atlas Sounds, autre adepte du tripatouillage sonore aquatique, ces morceaux valent plus pour leur contribution à l’ambiance générale que pour être écoutés individuellement.
La réserve qu’on puisse avoir sur cet album, c’est que les morceaux qui ont une rythmique plus marquée, un enjeu plus important sont bien plus réussis que les plus contemplatifs. On ne va pas citer ces titres jamais désagréables mais ils participent à une certaine dilution de l’album. C’est sans doute ce qui est l’origine d’une cote relativement basse alors que les quelques coups d’éclat sont assez éblouissants dans leur genre pourtant encombré. Pour sa fraîcheur et le niveau de ses meilleurs titres, on le recommandera à tous les esprits un peu curieux.
Difficile de revenir après plusieurs années d’absence, surtout si on était associé à un courant qui s’est un peu éteint. C’est en effet dans la vague freak-folk, mêlant écriture et musique aérienne et organique à la fois qu’on avait placé DM Stith. Avec son pote Sufjan Stevens ou autres Grizzly Bear, il était même un des plus éminents représentants de ce style qui nous a valu bien du plaisir.
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