jeudi 4 mars 2010, par
Sont forts ces Danois
On peut admirer beaucoup du post-rock (ok, ceci n’en est pas vraiment) et ses déclinaisons, mais dire que c’est une musique rigolote dont les pratiquants distillent la bonne humeur sur scène est sans doute travestir la réalité. C’est pourquoi voir Efterklang en concert est une expérience revigorante. J’ai eu cette chance lors du festival Feeërieën organisé par l’AB dans le Parc Royal de Bruxelles et on peut dire qu’ils emportent rapidement l’adhésion.
A côté de l’omniprésente Suède, le Danemark est aussi une terre de bonnes choses, d’Anders Trentemöller à Slaraffenland. Dans un genre proche de ces derniers, on peut d’ailleurs classer le groupe du jour par la richesse et l’amplitude de leurs orchestrations que ne renieraient pas Sufjan Stevens (Raincoats, Full Moon). C’est appréciable surtout maintenant que le maitre de l’Illinois (pas celui de la maison blanche) est dans le BTP. C’est pour moi le fantôme qui a traversé toutes les écoutes. Mais ce n’est pas exclusif, vu qu’ils ont une façon bien à eux de syncoper des mélodies. Un morceau comme Harmonics est assez typique à cet égard, ou Scandinavian Love en un rien moins brillant.
On l’a déjà dit, un des bienfaits de l’écriture de critiques, c’est qu’elle oblige à se pencher souvent sur un album, jusqu’à l’user parfois, mais le plus souvent jusqu’à entrer en empathie avec son contenu. Une fois que j’ai eu écouté plein de fois ce joli album vint le temps de coucher un avis (c’est ce que vous lisez) et ce ne fut pas simple. Parce qu’il y a vraiment de bonnes et de moins bonnes choses sur cet album, et que la différence est ténue.
Modern Drift est ainsi plein d’élégance, Full Moon et son bridge au violon frappe juste, la combustion plus lente d’Alike est à combustion plus lente mais ménage son lot d’intensité. On le voit, il y a beaucoup de raisons de s’enthousiasmer. Surtout quand ils injectent une énergie communicative (I Was Playing The Drums) à une mélancolie de départ. Il en résulte une ampleur, une ambiance assez réussies.
La seconde partie de l’album vient pour moi un peu ternir l’impression générale. Et finalement, j’ai reporté mon enthousiasme qui baissait sur un manque de génie. Le talent est là, mais certains morceaux manquent de clarté, de limpidité. Pour m’en convaincre, j’ai même réécoutéIllinoise de Sufjan Stevens. C’est bourré de talent, de génie parfois, mais c’est fondamentalement indigeste. Je suis donc revenu vers ces sympathiques Danois le cœur léger, n’y cherchant plus ce qui ne s’y trouve pas. Parce qu’au final, ce Magic Chairs est un bon album. Voilà.
Modern Drift est téléchargeable sur le site du groupe
Ce qui est rare est précieux. Et dans un contexte musical où le post-rock se raréfie, les plaisirs que confèrent une formation comme Mono ne sont pas reproductibes par d’autres genres et deviennent d’autant plus précieux. Mais cette rareté ne confère pas pour autant le statut de chef-d’œuvre au moindre album du genre, loin s’en faut même.
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