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Lightspeed Champion - Life Is Sweet ! Nice to Meet You.

vendredi 26 février 2010, par Laurent

Nuances


Pour la vitesse de la lumière, on ne sait pas. Mais Lightspeed Champion nous revient avec un second album deux ans pile poil après "Falling Off the Lavender Bridge" et on n’avait pas vraiment eu le temps de se languir de lui. Pour tout dire, on l’avait carrément un peu oublié et c’est bien injuste, car Midnight Surprise reste un des grands titres épiques de 2008 et le disque dont il était extrait n’a toujours rien d’un faire-valoir. Cependant, le présent "Life Is Sweet ! Nice to Meet You." brille davantage par sa cohérence et son unicité, quand bien même chaque morceau nous baigne dans des ambiances relativement diverses. Question de nuances.

Avec son titre souriant et une pochette où Devonte Hynes pose en Elvis Costello hâlé, ce deuxième jet solo s’annonce manifestement coloré, et on n’en attendait pas moins de lui – même si on ne l’attendait pas, donc. Mais le fond de la pochette est noir, et le disque n’est pas dépourvu de profondeur. Ainsi les interludes qui le jalonnent nous offrent-ils, à intervalles irréguliers, quelques moments plus feutrés. À part ça, on évolue globalement dans un brit-rock arc-en-ciel, même si la palette chromatique est, rassurez-vous, moins flashy que chez le premier Mika venu. Question de nuances.

Dead Head Blues s’ouvre très classiquement avec ses guitares kinksiennes, puis ces dernières prennent un chemin de traverse au bout de deux minutes et remettent quelques certitudes en question. La rythmique énergique de Marlene sonne quant à elle comme du Red Hot Chili Peppers mâtiné de Boney M – les luxuriants arrangements de cordes restent la marotte essentielle du songwriter – avant qu’un solo à la Van Halen ne vienne rappeler qu’il a d’abord fait partie des Test Icicles, power-trio plutôt bruyant que ma sensibilité naturelle (hum...) avait rejeté à l’époque. Quand on sait toutefois que le solo précité constitue les seules vingt secondes de violence de l’album, on est assuré de ne pas se sentir trop bousculé par la pop délicate de Lighstpeed Champion, qui peut exceller dans la vitesse... mais surtout dans la lumière.

Avec son pizzicato discret, ses guitares très au sud et son refrain charmant, Faculty of Fears a tout du petit tube intime. Ailleurs, c’est un chœur masculin qui retient l’attention en se baladant sur plusieurs morceaux, notamment The Big Guns of Highsmith – et son leitmotiv au piano façon menuet italien, qui vaut bien n’importe quel riff saignant – ou I Don’t Want to Wake Up Alone, cavalcade langoureuse à l’ancienne dans la plus pure tradition doo-wop. On revient une dernière fois à la pochette, pour ce paysage de western toc qui n’est nulle part mieux mis en musique que sur Sweetheart, une passionnante chevauchée au soleil comme ont pu les réussir bien des Anglais rêvant d’Amérique – ou l’inverse.

Peut-être aurai-je oublié cet album lorsque, dans deux ans ou plus, Lightspeed Champion publiera son troisième effort solo. Il n’en demeurera pas moins un artiste à chérir discrètement pour sa capacité à produire une musique subtile tout en la parant d’artifices, pour sa façon d’être baroque avec peu de moyens mais beaucoup d’idées. Du rococo éco, en somme. Mais tout ça, vous l’aurez compris, c’est avant tout une question de nuances.


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1 Message

  • Nice 23 décembre 2011 22:01

    Lightspeed Champion revient avec un superbe album tout en finesse. Un magicien Nice me l’a fait découvrir et depuis c’est celui qui m’accompagne sur la route du travail.

    repondre message

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